Le 18 Mars 2021 est sorti le Director’s Cut du réalisateur Zack Snyder, connu pour ses films comme Man of Steel, Batman V Superman ou Dawn of The Dead.
Après la sortie catastrophique de Justice League en 2017, le studio Warner avait décidé en 2019 de proposer la version de Snyder, puisque celui-ci affirmait que son film était beaucoup plus long et que les personnages de Flash et Cyborg avaient plus d’importance dans son film que dans celui que Joss Whedon a finalisé.
Avec une version de plus de quatre heures, les fans du DCEU ont pu enfin comprendre la vision de Zack Snyder qu’il n’avait pas pu terminer en 2016, suite au suicide de sa fille Autumn.
La rédaction de Mag Haiti a vu ce film pour vous et vous partage son avis.
Une Justice League qui fait justice
Le Director’s Cut commence par un immense cri de douleur, celui de Superman, laissé pour mort à la fin de Batman v Superman : L’Aube de la Justice. Il est difficile de ne pas y voir un écho avec ce qu’a vécu Zack Snyder avec la première version de Justice League, qu’il a dû abandonner après ce drame familial que personne au monde ne devrait vivre, pour l’immonde résultat que l’on connaît. C’était sans compter sur le soutien des fans à travers le monde qui réclamaient depuis des années la vraie version de Justice League(#RestoretheSnyderCut), et l’appui de HBO Max, qui a besoin d’une vitrine pour attirer des abonnés sur un marché très concurrentiel. Un mariage de raison, plutôt que vraiment raisonné.
Toujours est-il qu’il ne fallait pas remplacer un échec par un autre échec, sans quoi Warner Bros et DC Comics se seraient couverts de ridicule, et ceci une bonne fois pour toutes. Un risque assumé jusqu’au bout par Zack Snyder, qui a transformé l’échec de Joss Whedon en une œuvre crève-cœur aboutie et très personnelle. Un projet cathartique pour essuyer les derniers regrets et boucler une boucle amorcée avec Man of Steel — à une époque où les espoirs de concurrencer Marvel étaient encore bien réels.
En quatre heures, le cinéaste étale ses obsessions et impose sa patte à un genre qui vit plus volontiers au rythme des nouveautés souvent trop ressemblantes et lisses de Disney. Loin d’être la perfection absolue, puisqu’il reste un film à l’image de son auteur, Zack Snyder’s, Justice League s’éloigne des carcans, se nourrit de ses errements et mérite sa place dans un océan de gâchis où même Aquaman se noierait.
La Snyder Cut est un film ambitieux un projet immense qui donne de l’importance a des acteurs restés jusque-là dans l’ombre comme Ray Fisher qui est comme on l’avait deviné le cœur du film.
Un film malgré tout imparfait
Le problème avec toute cette histoire, c’est qu’on ne saura jamais vraiment si Zack Snyder’s Justice League est réussi parce que Justice League est très mauvais. Mais on peut quand même affirmer une chose : ce nouveau montage, qui se permet de doubler la durée, lave tous les affronts de son aîné. Plus de cohérence, plus d’explications, plus de continuité, plus de nuance, plus de moments de grâce, (beaucoup) plus de place laissée à l’émotion, moins d’humour gênant, moins d’ellipses incompréhensibles et surtout plus d’explications.
Étonnamment, et contrairement à ce que les bandes-annonces suggéraient, Zack Snyder lâche l’orientation divine et le ton opératique pour se recentrer sur la notion de groupe. Ses pions sont moins des Dieux que l’on regarde les yeux ébahis que des personnages partageant un mal-être profond, ce besoin de trouver chez l’autre un réconfort, une amitié ou une épaule pour avancer. Zack Snyder’s Justice League devient alors la réunion inévitable d’individus profondément seuls, des freaks qui ont déjà trop perdu et doivent faire front commun face à un ennemi lui-aussi en quête de rédemption (Steppenwolf gagne en épaisseur, en plus d’un look plus impressionnant).
L’approche de Snyder se situe donc à la croisée de deux attitudes plus ou moins opposées et dont le rassemblement se présente comme un authentique tour de force. D’abord, la tendance artistique que Christopher Nolan avait su inscrire à l’intérieur de la mythologie du super-héros cinématographique avec sa trilogie The Dark Knight (2005-2012) ; ensuite, le respect des codes institués par le blockbuster contemporain à travers le recours à des effets visuels voyants et quelque peu tapageurs.
La Zack Snyder’ Justice League un film avec Henry Cavill, Ben Affleck, Gal Gadot, Ezra Miller, Ray Fisher, Amber Heard, Connie Nielsen, Amy Adams, Jeremy Irons, Diane Lane, Joe Morton, Ciaran Hinds, Ray Porter, J.K. Simmons, Robin Wright, Jared Leto, Joe Manganiello et Billy Crudup.
Carlens Laguerre.
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