Port-au-Prince, le 13 février 2019 — L’acte VII du soulèvement populaire haïtien réclamant le départ inconditionnel du président Jovenel Moise – a été une véritable journée de terreur pour la presse haïtienne. Une douzaine de journalistes de médias divers ont été la cible d’une patrouille policière qui leur a tiré dessus à bout portant au niveau de la rue Audain non loin du Palais national. Un autre journaliste a été touché au bras après la dispersion d’une foule au Centre-Ville de la capitale.
« Nous revenons de la branche de la manifestation de Cité-Soleil, qui s’est terminée en queue de poisson aux environs du Champ de mars. Nous étions en route pour aller rencontrer le groupe de protestataires venant de la Croix-des-bouquets qui se trouvait à Lalue – quand une patrouille de police qui poursuivait trois motocyclettes nous ont tiré dessus», nous raconte Milo Milfort, correspondant en Haïti d’un média dominicain appelé Noticias SIN.
Les journalistes des médias tels que Ted’Actu, Wi-News, Noticias SIN et Kapzy News selon leurs témoignages, se sont abrités derrière une voiture en panne tout en brandissant leurs identifiants et leurs équipements.
« Je me trouvais devant, je n’ai pas eu le temps de m’abriter quand le Pick-up Nissan Hilux blanc et bleu, sans plaque est arrivée jusque vers nous. La voiture s’est arrêtée tout près de moi et un des quatre policiers a fait feu sur le groupe des journalistes », nous relate Franciyou Germain, journaliste chez Mag Haïti et Vice-Président de l’Association Haïtienne des Médias en Ligne (AHML).
« Le plus triste dans l’histoire c’est qu’ils ont abandonné leur poursuite pour nous intimidé, en pensant que nous avions filmé la scène », rencherit Delano Philippe, journaliste reporter à Ted’Actu – visiblement traumatisé après l’incident.
Les quatre policiers qui portaient l’uniforme crème et bleu de la police administrative, sont descendus de leur véhicule pour exiger aux journalistes de rebrousser chemin en braquant leur arme de pointe.
« Nous n’avons pas besoin de journalistes ici, je vous intime l’ordre de déplacer », gesticule le policier qui conduisait. Il portait une arme de calibre 9 mm.
« J’avais avec moi quelques stagiaires de Mag Haïti quand l’incident s’est produit. Ils sont traumatisés ainsi que le reste du groupe. Les voitures de police sans plaque et les policiers cagoulés représentent une menace réelle pour la population. Nous dénonçons énergiquement ce genre de pratique barbare », conclut le Vice-Président de l’AHML.
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