Port-au-Prince, le 13 février 2019 – La population haïtienne maintient la pression pour une 7ème journée consécutive à travers l’opération « Peyi lòk », en vue d’obtenir le départ du pouvoir en place et un changement de système.
Le bilan des manifestations est lourd : au moins un mort du côté des protestataires, deux journalistes blessés par balles, douze journalistes victimes d’attaque armée de la PNH, une policière blessée, plusieurs entreprises et voitures incendiées.

Tôt dans la matinée, deux bandes rivales au Centre-Ville, à savoir les hommes d’Arnel Joseph et Baz Pilat, se seraient réconciliés. Ils ont été à la tête d’une manifestation anti-gouvernementale qui a eu lieu aux alentours du Bicentenaire.
Des hommes lourdement armés auraient été remarqués dans la foule.
La commune de Cité Soleil pèse lourd dans la balance de la mobilisation anti-Jovenel. Ce jeudi encore, une manifestation qui s’est rassemblée dans cette commune, a réuni plusieurs milliers de personnes.
Bien que la recette n’ait pas été aussi énorme que les deux jours précédents, cette branche a été la plus compacte durant cette journée décisive.
« On a faim. On veut de la nourriture dans nos assiettes, de l’argent dans nos poches et de l’emploi pour les banlieusards », lance un jeune homme dans la vingtaine.
Cette branche a été violement dispersée par des agents de la Police Nationale d’Haïti à coup de gaz lacrymogènes et des tirs nourris. L’affrontement entre les manifestants et les policiers a duré plusieurs heures devant le Palais National.
Une policière a reçu une pierre en plein visage et a été transportée en toute urgence à l’hôpital. Un homme a été tué par balles lors des affrontements dans des conditions non élucidées.

Un autre groupe de manifestants qui s’est constitué dans la commune de la Croix-des-Bouquets, ayant à sa tête le maire Rony Colin, les Sénateurs Youri Latortue et Antonio Chéramy, a atteint les aires du Champ de Mars tard dans l’après-midi.
La Police a aussi repoussé cette foule qui voulait aboutir devant le Palais Présidentiel. Une douzaine de journalistes de médias divers ont été la cible d’une patrouille policière qui leur a tiré dessus à bout portant au niveau de la rue Audain, non loin du Palais National.
Deux autres journalistes ont été touchés par balles après la dispersion de la foule au Centre-Ville de la capitale.

A signaler que plusieurs voitures et une génératrice ont été incendiées dans le parking de la Télévision Nationale d’Haïti à Delmas 33 au cours de la journée. Le même sort a été réservé à la pompe à essence de Carrefour Aéroport et le magasin de Digicel au Champ de Mars au cœur de la capitale.

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