Le Disc Jockey haïtien, Tony mix, célèbre pour ses slogans grivois et ses pollutions sonores en Haïti, champion des propos obscènes et sexistes veut faire amende honorable. Dans un tweet publié sur son compte ce lundi 15 février 2021, Tony mix, de son vrai nom Tony Mahotière a avoué ne plus vouloir continuer sur sa lancée. Selon lui, c’était la meilleure stratégie pour gagner sa vie. Un tweet qui choque, vu le registre de l’homme qui dénigrait la femme sous toutes ses coutures et qui a fortement contribué à la construction de cette jeunesse perverse en Haïti.
Coup dur pour les nombreux fans et défenseurs du très dérangeant dj qui trouvaient toujours un moyen d’excuser ou de minimiser l’impact de ses sulfureux slogans.
Adulé des jeunes, jalousé par ses pairs, l’homme qui a construit sa carrière en étendant son industrie de démounisation au sein de la société haïtienne, qui a traité pendant longtemps les femmes du terroir avec autant de mépris, qui les a insultées sur leur apparence, dans leur corps, celui qui a vu nos sœurs et nos petites filles comme objets sexuels, qui a vu leurs corps comme moyens d’échanges et les a traitées avec un grand rejet, tout en les faisant danser comme des pantins, veut un bon matin implorer la faveur de toutes les victimes de son Chawa-Pété.
Par un simple tweet, l’homme qui a profité de la faiblesse des institutions sociales de notre pays pour asseoir son règne de la débauche veut s’excuser et espère tourner la page.
Tony Mix, une pompe à la grivoiserie
En 2016, Tony Mix a été nommé ambassadeur culturel de la commune de Carrefour. Une décision qui a suscité colère et indignation chez bon nombre de personnes. Car, pour nombre de gens, c’était un affront à ceux qui se sont donné à fond dans leurs formations, et une insulte à la classe intellectuelle de voir un Tony sans respect pour personne, polluant et détruisant les valeurs morales d’une société les représenter.
Avec la démocratisation de l’indécence et du vulgaire, il a aussi ouvert la voie à ses pairs avec la création de plusieurs titres comme Wana, Timamoun, Lavelatchaw, Madan papa et autres, provoquant les errements d’une jeunesse victime de son innocence et l’érosion du peu de valeurs qui leur restait.
Il a continué à “Péter son Chawa”… En octobre 2019, il a choisi de ridiculiser la musique engagée de BIC qui fait la fierté de la nation en écrivant sur son compte twitter : «Si mizik t ap chanje peyi, lè konsa Ayiti t ap depase Dubaï», après la sortie du titre « à suivre » de BIC. Le disc-jockey très connu savait pertinemment que ses titres malsains, grivois et dénigrants ne pouvaient que pourrir la jeunesse en les initiant à la débauche.
Plus récemment, en septembre 2020, il a écrit sur compte twitter :« Eske yon moun ki posede Iphone gen menm valè ak yon moun ki posede Android?». Quelle ineptie! Pour Tony Mix, la marque de son téléphone est un indicateur qui peut déterminer la valeur d’une personne. Sa musique fait succès parce qu’il a réussi à dévier les jeunes déjà en quête d’amusements. Les familles, les institutions de socialisation déclinent et laissent place à la bêtise arrogante des DJ, laissant libre cours à leurs bavures. Maintenant que l’initiateur du Chawa Pété a fini sa quête sordide, il veut s’excuser pour obtenir la bénédiction de ceux qui résistent à sa perversion.
Tony s’excuse par ce qu’il voudrait être président après Jovenel?
Cette déclaration est du Dj lui-même. Tony Mix a soulevé pas mal de réaction quand, dans un programme où il animait, il a fait valoir son désir de se porter candidat à la présidence du pays. Il a demandé à ses fans de répéter à maintes reprises qu’après Jovenel, ce sera lui le président. Qu’est-ce- qui est encore impossible en Haïti?
Tony a aussi dévoilé que sous son règne, une loi sera votée au Parlement et autoriserait un homme à avoir 10 femmes. De là, l’on comprend que l’homme reste le même. Il a juste le désir de mettre le Chawa Pété au plus haut niveau de la magistrature.
Si pour certains Tony Mix lance une énième blague, d’autres restent inquiets. Rappelons que Michel Martelly, le champion de la grivoiserie s’est autoproclamé président du Compas haïtien puis devenu des années après président de la République. Il a été minimisé lors de l’annonce de sa candidature. Même au moment de l’inscription, certains n’ont accordé aucune importance à son entreprise.
Ces dernières années, les artistes utilisent leur popularité pour faire une pirouette sur la scène politique et jouir de l’innocence voire de l’ignorance d’une population délaissée. Les cas de Michel Martelly, Garcia Delva, Don Kato, Jackito en témoignent.
L’industrie de la musique haïtienne est en manque. Certains artistes font fortune avec des musiques immorales et obscènes, au détriment des jeunes générations, des familles et en désorientant les plus jeunes. Sans surprise, ils seront suivis, votés et élevés au dessus de ceux qui luttent avec dignité pour l’esprit du bon et du vrai.
Baby-Lovely Demeille
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