Port-au-Prince, le 19 mars 2019._
Au lendemain, du vote de censure du gouvernement de Jean-Henry Céant par la chambre basse, la constitutionnaliste Mirlande Manigat s’est prononcée sur cette nouvelle crise politique créée par une faille au niveau de la constitution, qui ne prévoit pas l’interpellation d’une personne ou d’une entité en même temps par les deux branches du parlement.
« Au cas où il aurait quorum du côté des sénateurs résultant d’une position favorable ou défavorable, les députés devraient abandonner leur initiative. Il faut se souvenir qu’il y a égalité de pouvoir entre le Sénat et la chambre basse », avance la juriste. « La convocation de Jean-Henry Céant au Sénat de la République mercredi prochain n’aura aucun rapport avec le droit mais avec le jeu politique ».
« La manœuvre d’inviter un juge de paix à constater qu’il était présent au Sénat au moment de sa sentence à la chambre basse n’a aucune importance. Sa présence du premier ministre n’était pas indispensable », argumente Madame Manigat. En ce faisant, Jean-Henry Céant introduit le pouvoir judiciaire dans les affaires du pouvoir législatif. Il ne viole pas la loi mais ce n’est pas conforme non plus. Pour moi c’est un écart par rapport à la normalité juridique », a –t-elle continué.
L’ancienne candidate à la présidence des joutes électorales de 2010, ajoute qu’un vote de confiance ou de censure lors de la prochaine interpellation du chef du gouvernement au Sénat, ne va pas annuler la décision des députés.
« Contraire aux déclarations de Jean-Henry Céant, moi je dis qu’il est un premier ministre déchu. La chambre basse est dans son droit. C’est une crise politique avec des bases juridiques.
En guise de conclusion, Mirlande Manigat conseille à Jean-Henry Céant de se retirer avec honneur puisqu’il a reçu un vote de non-confiance à la chambre basse.
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