Roberson Cheristin est un rappeur passionné de l’écriture et de la lecture. Il fait du slam et du rap. Sa passion pour la musique ne l’empêche pas de trouver l’occasion de prouver qu’un rappeur peut être également Juriste en Haïti. Pour cela, il a dû faire face à de nombreuses idées préconçues vis-à-vis de son choix de devenir rappeur, il a dû en déconstruire un certain nombre.
Âgé de 30 ans, le rappeur est originaire de la commune de Carrefour. Il a fait des études de droit à la faculté de droit et des sciences économiques de l’Université d’État d’Haïti (UEH). Il travaille depuis deux années comme expert en service client chez Canal Plus HAITI. Il enseigne également le droit.
Retenu dans la liste des 15 finalistes du concours « Suiv Tras Christopher Laroche » organisé par MagHaiti, Roberson déclare qu’il souhaite se figurer parmi les gagnants de cette compétition et profite de cette entrevue pour féliciter MagHaïti pour cette noble initiative.
« Ce concours a permis à de nombreux artistes de sortir de l’ombre. Il y a eu beaucoup de jeunes talents qui n’ont pas été figurés parmi les finalistes. Je leur souhaite beaucoup de succès dans leurs parcours », souhaite l’artiste.
Pour lui, son attachement pour la musique est évident, car il a grandi dans un environnement de musique, son père est mélomane et sa mère dirige les chœurs d’adoration.
« Ma mère avait l’habitude de me lire de belles histoires. Et à cette époque, j’avais pris l’habitude d’écrire de belles paroles pour elle. Mon amour pour l’écriture s’est développé en classe de secondaire avec la découverte de la littérature. J’y avais pris goût en faisant des acrostiches, écrire et déclamer », raconte-t-il.
Ce sont les gens avec qui il a grandi qui lui ont poussé à se lancer dans la musique. Ses amis n’avaient jamais cessé de l’encourager, dont le regretté Telemy.
Il a pour objectif de faire de sa musique une arme de conscientisation afin de participer à l’éducation de la jeunesse haïtienne. “Je veux que mes musiques puissent influencer à changer de comportement chez les gens“, témoigne-t-il.
Pour se consacrer à sa carrière de chanteur, Roberson a dû affronter la stigmatisation de la part de ses proches. Pour eux être juriste ne matchait pas avec son engouement pour devenir rappeur. Ses proches ne l’ont jamais supporté dans cette démarche. « Tu es juriste, tu as déjà vu un juriste rappeur, se yon tandans vagabon ».
L’un des plus grands projets artistiques du jeune rappeur, c’est de posséder un studio pour le cheminement de sa carrière et d’ensuite aider les artistes qui n’ont pas assez de moyens financiers et autres. Pour lui, il y a plusieurs artistes qui sont talentueux et qui sont en manque d’encadrement.
Actuellement, il travaille sur un album de slam qui porte le titre de MST (Messages Socialement Transmissibles).
Bethaida Bernadel
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