Directeur artistique du festival Rezistans CRISCASTRO, Rebèl Pakamò de son vrai nom Jean Gardy Clervil est un rappeur engagé qui consacre sa créativité et son talent d’artiste à la lutte pour l’amélioration des conditions de vie des masses populaires. Militant de gauche, il s’investit sans réserve dans les initiatives visant à conscientiser les Haïtiens.
Né le 20 juin 1996, Jean Gardy Clervil a fait ses études classiques au Collège Saint-François d’Assise de La Gonâve. Après avoir intégré L’Université d’Etat d’Haïti, Rebèl Pakamò a été expulsé avec 18 étudiants qui réclamaient une réforme au sein de ladite université. “J’ai commencé le rap très jeune, je rapais avec mes camarades depuis l’école classique. Par contre, ma carrière solo et professionnelle a commencé en 2017, se souvient-il.
Activiste politique luttant pour une société juste et égalitaire, Rebèl Pakamò a sorti son premier Extended Play “Revolisyon” en 2017. Par la suite, il a sorti son album “Lètouvèt” en 2019 puis une Démo titrée AntolOmaj.
“AntolOmaj : (Antoloji & Omaj) est une Démo à travers laquelle jai mis en chanson les poésies contemporaines de Lyonel Trouillot, Evelyne Trouillot et Frankétienne“, raconte-il.
Impliqué dans toutes les activités qui peuvent rehausser notre culture qui s’effrite peu à peu, il a intégré l’atelier Tanbou Plen Minwi au sein duquel il apprend à jouer au tambour.
Fondateur de Télé lakilti, Rebèl Pakamò garde l’esprit ouvert et croit qu’il a le pouvoir de créer, d’innover et de changer les choses.
“J’ai fondé Télé Lakilti en février 2021 dans le but de promouvoir la culture haïtienne et de donner une certaine visibilité à des activités culturelles intéressantes négligées par certains médias traditionnels”, révèle-t-il en guise d’initiatives visant à sauvegarder notre patrimoine culturel.
Le festival Rezistans de l’organisation Criscastro a connu quatres éditions dit-il. Lors de la 4ème édition qui s’est tenue du 20 au 24 mars, un nombre accru de festivaliers ont participé à ce festival. Les publications étaient virales sur les réseaux sociaux ; plus de vingt mille comptes Facebook touchés. Par ailleurs, le slogan du festival “a goch pou n ale” est devenu un véritable slogan de mobilisation dans la lutte pour une nouvelle société. Son travail au sein de cette organisation et ses propres créations sont des outils de changement pour une Haïti meilleure.
Rebèl Pakamò a collaboré avec des artistes du groupe Lawouze. Il compte aussi des collaborations avec Walkens, Cisco, Negot Dezil, Jacques Adler Jean Pierre et Stan. L’artiste a fait du chemin comme rappeur engagé. Son influence ne fait aucun doute dans le milieu estudiantin et auprès de certaines organisations de gauche.
“J’ai été l’invité d’honneur d’une activité de fin d’année organisée par l’Organisation des Travailleurs Révolutionnaires (OTR) en 2019. À noter que “Esplwa Ak San“, l’une de mes musiques les plus appréciées est basée sur la situation des ouvriers-ères (Travailleurs) dans les usines”, déclare l’artiste avec un brin de fierté.
Il espère assister à un chambardement du système capitaliste grâce à la contribution de ses travaux artistiques dans la prise de conscience pour une nouvelle société. Il avoue avoir en perspective d’autres projets musicaux. Toujours prompt à innover, Jean Gardy Clervil ne chôme pas. “La situation difficile affecte les activités artistiques, mais l’artiste ne doit pas faiblir face à la conjoncture du pays. Il faut toujours créer. Ces situations peuvent être, à un certain niveau, des sources de motivation, suivant la démarche artistique du créateur”, conseille l’homme qui croit qu’aucun effort n’est vain.
JULIA JOLIBOIS
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