Les avocats de la partie civile constituée des plaignants dans l’affaire Petrocaribe, Me André Michel et Me Marc Antoine Maisonneuve, rejettent en conference de presse, ce lundi 15 juillet 2019, d’un revers de mains l’initiative du Chef de l’État, Jovenel Moise de se référer aux experts de l’Organisation des Etats Américains (OEA) afin d’auditer les fonds petrocaribe dilapidés dans le pays entre 2008 et 2016.
« Cette initiative ne cadre pas avec les lois haïtiennes ni à la morale publique », a révélé Me André Michel. L’avocat et homme politique a indiqué que La Cour supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif est une juridiction administrative et de contrôle des dépenses et recettes de l’ETAT établie par la Constitution. « Comment le Président de la République Jovenel Moïse, investi de la mission constitutionnelle de faire respecter les institutions de son pays peut-il demander à une commission d’experts étrangers de venir remplacer les juges de son pays ? », s’interroge Me Michel.
Sinald Bertrand, Député de Port Salut, à la 50e législature voit en cet acte de l’exécutif haïtien une certaine cohérence. Pour lui, il est normal que le Président Moise ayant tout le soutien de l’international puisse croire qu’en l’organisation hémisphérique pour auditer les fonds dilapidés.
De son côté, le leader du parti Union pour le Reconstruction Nationale (UNIR), Clarens Renois, pense qu’il s’agit de l’irresponsabilité de la part des dirigeants haïtiens. « Haïti : Quel pays étrange ! La justice est partisane ? Nous faisons appel à des juges étrangers. Le parlement ne fonctionne pas. Engageons des parlementaires étrangers. Le président est contesté. Prenons un Président étranger”, lâche -t-il.
Le collectif 4 décembre dans un communiqué paru le 14 juillet sur une éventuelle demande de Jovenel Moïse à l’Organisation des Etats américains pour faire venir des experts indépendants pour auditer la gestion des fonds PetroCaribe avait dénoncé et rejeté cette initiative qualifiée de scandaleuse. Une révélation faite par le journal américain Le MIAMI Herald dans sa publication du 10 au 12 juillet et relayée par Le NOUVELLISTE en Haïti.
“Nous dénonçons son attitude et rejetons cette scandaleuse initiative du Chef de l’Etat qui de ce fait déshonore, vilipende, dégrade et trahit nos institutions” précise ce communiqué.
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