Port-au-Prince, le 23 novembre 2018._ Comme annoncé par le Secteur Démocratique et Populaire mercredi dernier, une manifestation émaillée de violence a été organisée dans la zone métropolitaine. Plusieurs milliers de protestataires ont gagné les rue de la capitale pour exiger le départ sans condition de Jovenel Moïse.
Munis de pancartes avec de slogans hostiles au gouvernement, certains avec des cagoules, tandis que d’autres affichaient des photos de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, quelques milliers de riverains des zones défavorisées ont encore regagné les rues pour exiger une rupture avec le système en place.
Mais ce mouvement a été extrêmement violent et a occasionné de vives tensions sur l’autoroute de Delmas. Aux environs de Delmas 41, des jeunes ont essayé d’incendier trois (3) pompes à essence en utilisant des cocktails molotov. N’était pas la vigilance des policiers ces entreprises allaient subir la colère des partisans de l’opposition politique.
La situation a dégénéré quand les forces de l’ordre ont bloqué la manifestation au niveau de Delmas 60. Un peu plus haut, des sympathisants du pouvoir en place attendaient la foule mais police a évité ce drame. Après 30 minutes de provocation, de jets de pierre et de cocktails molotov, les agents du Corps d’Intervention et de Maintien de l’Ordre (CIMO) ont finalement dispersé la manifestation grâce à des grenades lacrymogènes. Un agent de la PNH a été touché au pied droit par une bombe incendiaire.
Une partie de la manifestation qui voulait passer par Delmas 60 pour atteindre la commune de Pétion-Ville été repoussé par des riverains de la localité appelée Argentine. Armés de machettes et de pierres, ces hommes et femmes cagoulés disent prendre leur responsabilité citoyenne.
« Ce n’est pas un mouvement politique, nous ne sommes pas des partisans de PHTK », nous raconte un jeune homme masqué, machette à la main. «Nous voulons empêcher aux manifestants de saboter notre zone. Ils ont déjà fait quelques casses mais nous avons riposté », a-t-il continué.
Ce camp a dressé des barricades pour empêcher la circulation des engins à moteur et des étrangers, à l’exception de la Police Nationale d’Haïti.
Devant cet échec, l’opposition lance deux journées de grève pour les 26 et 27 novembre prochain tout en annonçant une grande manifestation dans la zone métropolitaine pour le mercredi 28 novembre.
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