La République d’Haïti traverse une crise économique aigüe. Avant l’indépendance, le système colonial esclavagiste avait de l’économie la plus florissante à Saint-Domingue. Une production massive de canne-à-sucre, du coton, d’indigo et d’autres denrées agricoles.
Sans conteste, la période de plus de deux ans d’après l’esclavage n’a ni stratégiquement, ni globalement amélioré notre économie.
La gourde a continué, lentement mais sûrement, à se déprécier par rapport au dollar américain et l’inflation persiste.
Les deux cents plus grandes entreprises haïtiennes d’importation achètent pour un montant de 31 milliards de gourdes environ 451 millions de dollars. Un élément justificatif de la variation quotidienne du taux de change.
Dans cette liste des plus grands contribuables, l’État, à travers la Direction Générale des Impôts (DGI), ne récolte même pas un milliard de dollars dans la perception des taxes directes. Les chiffres sont évalués à 24,9 milliards de gourdes soit 358 millions de dollars. Pour une économie majoritairement informelle, l’État n’est autre qu’en disette. À cela, il faut ajouter la corruption et la contrebande qui gangrènent tout le système étatique.
L’Institut Haïtien et des Systèmes Informatiques (IHSI), dans son récent rapport, indique que le taux de l’inflation de cette année est de 14.1 %.
En somme, tout porte à croire que sur le plan économique, Haïti est plus malade que dans tout autre compartiment de la société. Dans l’Artibonite, département appelé grenier du pays, les paysans revendiquent le nettoyage des canaux d’irrigation, la semence, l’engrais et les routes agricoles pour produire le minimum.
L’accès au crédit devient de plus en plus compliqué. Les banques et autres institutions financières exigent beaucoup trop des jeunes qui réclament un crédit.
L’investissement étranger va difficilement attérir dans un pays aussi instable. Les emplois ne viendront probablement pas.
Dans un tableau si sombre, quel espoir? Peut-on s’adresser quand même aux autorités financières? À quand la mise à exécution d’un plan de redressement économique, s’il est encore possible?
De nos jours, Haïti perd quotidiennement son potentiel de création de richesse, s’appauvrit et ses enfants meurent à petits feux.
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