Pourquoi cette appellation?
Qu’est-ce que cela implique?
Un sage Oriental a écrit: “Quand la fortune est perdue, rien n’est perdu, quand la santé est perdue, quelque chose est perdu, mais quand le caractère est perdu, alors tout est perdu“. Ce sage a voulu faire comprendre que la chose la plus importante chez un individu, c’est son caractère ; une fois perdu, il est irrécupérable. Cependant, peu de gens en font cas face au pouvoir et aux intérêts. Rien n’est plus indécent que d’être dirigé par des hommes dépourvus de caractère.
Haïti, terre de la LIBERTÉ, cadeau inestimable légué par nos ancêtres, est déclarée par un officiel étrangé :”PUPILLE DE L’HUMANITÉ“. Cette accablante épithète semble ne vouloir rien dire pour les Haïtiens en général, encore moins, pour nos dirigeants. Car trop occupés à piller le trésor public, ils n’ont pas eu le temps d’entendre ou de comprendre le sens de ce qualificatif à la fois injurieux et dégradant.
“Pupille de l’humanité” implique que ce pays peut servir de cobaye pour les autres pays de la planète. “Pupille de l’humanité” peut signifier aussi qu’Haïti est au stade de sa minorité, donc, elle a besoin d’un tuteur. Bref, un pays pitoyable. Si notre pays est considéré comme tel nous sommes tous responsables à travers le choix de nos dirigeants. Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite, disait Joseph de Maistre.
Dans toute société normale, ce sont les élites qui donnent l’orientation. Si aujourd’hui Haïti se trouve dans ce carrefour, c’est parce que nous sommes tous des SALAUDS qui se laissent diriger par des individus sans scrupules, dépourvus de caractère. Plus d’une fois, nos dirigeants se font humilier par leurs homologues étrangers tant sur le plan diplomatique que politique. Tout ça parce que nos représentants ne sont pas à la hauteur de leurs tâches.
On accepte d’être inférieur par rapport à nos voisins, or nul ne peut vous faire sentir inférieur sans votre consentement a dit Jean Paul Guetti. Nous n’avons même pas une politique d’esthétique pour la République dans nos frontières. Dans toute société, il y a toujours une part nocturne que les convenances sociales interdisent de regarder, mais celle-ci se place à l’arrière-plan. Chez nous, on l’expose à la vue de tous…
Les jansénistes disaient que “Dieu compense toujours le mal par un bien infiniment plus grand”, cela semble vrai, car avant le départ des Duvalier, Haïti n’était pas à ce niveau, surtout sur le plan sanitaire. Avec cette “bambòch” démocratique, sans transition aucune, les choses empirent. Étions‐nous vraiment prêts à vivre un régime démocratique, sans une transition calculée, après une trentaine d’années de dictature ? Avant de manipuler un engin, cela ne nécessite pas des séances d’entraînement ?
Il en est de même de la démocratie, si l’on ne fait pas attention, elle peut devenir une épée entre les mains d’un fou. Cependant, le problème d’Haïti semble plus profond que cela. Dessalines en se faisant assassiner, vraisemblablement, est parti avec le caractère de certains de nos dirigeants. Il semble que le ventre qui a enfanté ces gens peu scrupuleux, a des capacités inépuisables. Nos ancêtres sont entrain de pleurer dans leurs tombeaux, car nous maculons l’objet de leur culte sacré.
Haïti a besoin, pour se relever, d’une autre génération politique plus consciente, plus honnête, intellectuellement formée pour en finir avec cette classe de politique désuète qui ravage le pays depuis plus d’une soixantaine d’années. On ne peut plus rien faire avec cette classe de politicailleurs qui existe actuellement. On ne peut mettre du vin nouveau dans de vieilles outres.
Une Mère de liberté d’hier, est déclarée aujourd’hui “PUPILLE DE L’HUMANITE”
Cela ne vous dit rien, peuple haïtien?
Me J C J. SIMON
ENSEIGNANT,AVOCAT
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