Âgée de 23 ans, Ilande Vil est une jeune écrivaine qui fait de sa frustration sa plus grande muse. Exaspérée par la situation socio-politique et économique du pays, cela ne l’empêche pas d’offrir le meilleur d’elle-même en participant au concours “Un Poème pour dire NON” de C3 Éditions.
Étudiante finissante en Sciences Juridiques à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques, Ilande Vil a commencé à écrire en 2013 et depuis elle ne s’arrête pas. Passionnée par les romans et la poésie, elle ne jure que par l’écriture. “Mon inspiration vient de mes vécus, mes amours avortés, de la situation inhumaine de mes frères et sœurs. Je m’inspire par-dessus tout de ce qui fait partie de mon environnement intime, de l’intimité de ceux que je croise. Voilà ce qui constitue le matériau de mes écrits”, explique-t-elle.
Considérant ce concours comme une opportunité, elle explique n’avoir pas connu de difficultés durant cette expérience. “J’ai la chance d’avoir des amis qui m’ont grandement supporté spécialement Samuel TAILLEFER et les membres de ALERC qui est un atelier de lecture et de recherche sur la culture”, affirme-t-elle.
Désireuse de publier son premier roman cette année, remporter ce concours est pour elle une occasion en or de faire un saut dans ce monde immortel que peu de gens côtoient. Toutefois, elle ne s’attendait pas à figurer parmi les 3 gagnants, pas par manque de confiance en soi, mais plutôt parce que les autres participants avaient la possibilité de se procurer facilement des “mentions j’aime” qui étaient un moyen pour mieux se positionner dans le concours.
“Après le verdict final, j’ai pu constater que l’appréciation du jury importe grandement pour faire choix des grands gagnants. J’ai été contente de voir que mon effort est apprécié et payé. Même s’il n’y a pas de quoi en faire tout un plat, puisqu’une once de réussite peut effacer une tonne d’humilité“, déclare-t-elle toute fière.
Ilande Vil a aimé son expérience, elle a beaucoup appris surtout à ne pas rester inactive. Prendre des initiatives, oser se retirer de sa zone de confort, et prendre des risques sont les objectifs qu’elle se fixe pour atteindre l’apogée de ses perspectives. Elle partage en outre, son texte qui témoigne de son talent d’écrivaine.
Ma ville est une contrée d’errance
Ville d’expiation à la sulfureuse senteur
Odeur âpre d’une lente putréfaction
Qui colle à la langue et souille l’âme.
Ma ville est une contrée d’errance
Mon antre libère la rosserie des hommes
Cette caverne où des vies s’éteignent
Où des cervelles jaillissent puis se dispersent
Les balles volent plus vite que la lumière,
Cette ribambelle de tirs, jazz vicieux qui prospère.
La mort plante ses crocs dans l’existence des habitants de ma ville
Lourde et flagrante, elle avance avec fermeté
Et radote comme si son ombre elle-même hoquette de peur.
Mal a dame
JOLIBOIS Julia
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