Dans une tenue sombre, d’un ton arrogant, beaucoup plus ferme que celui du 07 Juillet dernier, bégayant à plusieurs reprises, avec des mots mal prononcés, avec des mots mal choisis, un message raté et inadapté, après plusieurs journées de mobilisation et de pneus enflammés ayant noirci les rues dans plusieurs localités du pays, le Président de la République a enfin trouvé nécessaire de s’adresser à son peuple dans la soirée du Jeudi 14 Février 2019 en se solidarisant avec les familles des victimes de ces évènements dans les rues.
Alors que la population crève de faim et que ses fils meurent à cause des soins de santé non accessibles, le Président se dit sympathiser avec elle mais toutefois, n’annonce pas les mesures qu’il compte prendre pour l’aider à s’en sortir. A un moment où l’on assiste à la faiblesse de nos institutions, le Chef de l’Etat croit bon de signaler que la démocratie est bafouée lorsque des gangs armés revendiquent son départ à côté d’élus de la République.
En effet, le président a voulu particulièrement orienté son discours vers les plus nécessiteux, les gens de la classe populaire pour qui il a été élu en déclarant qu’il est obligé de faire des choix structurels dont les résultats ne vont pas avoir d’effet immédiat en guise de solution à la crise. Cela dit qu’entre le conjoncturel et le structurel, Jovenel Moïse a privilégié le second qui, selon pourra placer le pays tout entier sur les rails de développement tant souhaité par la population.
Il faut souligner que suite à la grande mobilisation du 07 Juillet 2018, le Président de la République, en vue d’une issue à la crise, avait fait appel à son actuel Premier Ministre, Le notaire Jean Henry Céant. Toujours plusieurs mois après, elle ne peut pas être résolue et devient de plus en plus accrue et menace même toutes les structures économiques du pays si l’on peut croire le chef de l’Etat. Est-ce ainsi mettre la Compétence du Premier Ministre en jeu à un carrefour ou le pays tout entier éprouve le désir du changement ?
En dépit des Etats Généraux de la Nation qui n’ont pas été réalisés le 07 Février 2019 comme l’a tant souhaité le président, celui-ci continuer à plaider en faveur d’un dialogue engageant toutes les forces de la nation qui, selon lui, est le seul moyen qui puisse aider à rétablir le calme et aboutir au progrès.
Aux amis de la communauté internationale, le chef de l’Etat envoie ses vifs mots de remerciement pour leur support dans la lutte contre l’insécurité. Le Chef de l’Etat avoue et reconnait que le peuple devient de plus en plus victime du système qu’il est en train de diriger, il dit cependant se mettre à son écoute et réclame de plus encore son support pendant que celui-ci ne semble plus l’écouter.
En tout état de cause, le peuple a parlé le premier et le président est peut-être resté sourd. Ce dernier a aussi parlé et son peuple semble être occupe à enflammer les pneus dans les rues. Semble-t-il que le moment a été mal choisi pour cet appel à la nation. Cela sous-entend-il que le message est confus ou n’a pas été clair ? Ou bien ne répond-il pas aux attentes de cette population mobilisée qui crève de faim et réclamant son départ à la tête de l’Etat ?
En ce sens, le président n’aurait-il pas fait mieux de garder encore une fois son silence, espérant un moment opportun pour le dialogue ?
En annonçant que le Premier ministre aura à expliquer les mesures prises par le gouvernement, la population peut quand même espérer à entendre un autre discours, cette fois-ci, plus clair et mieux adapté que celui du 14 Février 2019 étant donné que le Président de la République a raté une occasion de se taire.
Jackson MÉRINOR
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