Dans un communiqué rendu public le 17 Février 2019, la coalition de la jeunesse opprimée, formée par des écoliers, universitaires et professionnels de diverses régions du pays et de la diaspora, exprime son indignation et sa frustration face au bilan inquiétant des journées de mobilisation sur toute l’étendue du territoire national depuis le 07 Février dernier et a formulé à travers un document de cinq (5) pages 23 propositions qui pourraient, selon elle, favoriser un renouveau de l’engagement patriotique et citoyen dans le pays et qui, en quelque sorte, pourraient aider à trouver une porte de sortie à la crise tant sur le plan conjoncturel que structurel.
Si pour certains il faut un dialogue inclusif pour un retour à la vie normale avec le pouvoir en place, pour la jeunesse opprimée, sur le court terme, la solution reste sans équivoque par ce même dialogue inclusif mais qui doit inévitablement aboutir au renvoi du Parlement et à la démission rapide de ce gouvernement qui sera remplacé par un Gouvernement d’ouverture avec la participation de toutes les forces vives de la Nation.
Sur le moyen et le long terme, la jeunesse opprimée plaide pour une gestion efficace et efficiente des deniers publics devant passer par un ensemble de dispositions urgentes comme la lutte contre la corruption, la réduction de certains privilèges des hauts fonctionnaires de l’Etat, l’augmentation du salaire des professeurs et des policiers, l’ajustement du salaire des agents de la fonction publique, la stricte application de la loi sur la fonction publique, la définition d’une politique de production agricole, l’annulation des franchises non génératrices d’emplois et autres.
D’une part, elle insiste sur la nécessité de la formation d’une commission technique ayant pour tâche d’entamer une réforme constitutionnelle qui tiendra compte de divers aspects de la démocratie représentative et qui pourraient aider à limiter certaines dépenses au niveau du Trésor Public.
D’autre part, elle propose de réduire à onze (11) le nombre de ministères publics en fusionnant certains qui pourraient fournir le même service pour créer trois nouveaux tels que : Le Ministère de l’intérieur, de la défense nationale et des collectivités territoriales ; Le Ministère des affaires étrangères et des Haïtiens vivant à l’étranger ; Le Ministère de la culture, du tourisme et de l’industrie créative ; et indique de fixer à cinq (5) le nombre de secrétaireries d’Etat comme suit : Secrétairerie d’Etat à l’intégration de la jeunesse ; secrétairerie d’Etat à l’intégration des personnes handicapées ; secrétairerie d’Etat à la relance de la production nationale ; secrétairerie d’Etat à la sécurité publique ; secrétairerie d’Etat à la protection et l’exploitation des ressources naturelles.
Malgré la remobilisation des Forces Armées d’Haïti par le Gouvernement Moïse-Lafontant, la Jeunesse mobilisée signale que son fonctionnement laisse à désirer et demande qu’elles soient restructurées de façon à mieux servir la population.
En espérant que ses propositions soient prises en compte et considérées par les instances concernées, la jeunesse mobilisée, partant du fait que l’environnement sociopolitique actuel soit marqué par la faillite de l’élite dirigeante, invite tous les secteurs de la vie nationale à entamer, de façon sérieuse, le processus des états généraux de la Nation échoué le 07 Février dernier et à privilégier le bien-être collectif au détriment des intérêts mesquins et particuliers fragilisant l’avenir de la démocratie et l’engagement citoyen en Haïti.
Jackson MERINOR
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