Publiée et promulguée en 2017, la loi sur l’augmentation des frais scolaires dit Loi Bastien attire, cette année, une attention soutenue. Entre soulagement pour parents et obstacle pour les directions d’école, telle est l’appréciation controversée de cette loi.
Contacté par téléphone, ce jeudi 5 septembre 2019, l’ex-sénateur fait le point sur les avantages et les grognes soulevées par la loi sur l’augmentation des frais scolaires. D’emblée, il dénoue son désaccord et fait un lien qualité/prix qui choque : ” Plus une école est chère, moins sa qualité est bonne”. Une assertion crue et amère. Mais, “c’est un constat”, dit-il.
Ainsi, “en attendant que l’Etat ait les moyens de construire beaucoup plus d’écoles publiques de qualité, Il doit freiner les gloutons du secteur privé” lâche énergiquement le Docteur Bastien.
“L’éducation est un service public”, brandit-il. En ce sens, même si l’Etat crée une brèche pour le secteur privé, ce dernier ne doit aucunement représenter un danger pour l’ordre social. Comme pairs, Un commissaire du gouvernement en exercice , Paul Eronce Villard est du même avis.
D’ailleurs poursuit l’ex- sénateur du Nord, celui qui investit dans l’éducation devrait mettre l’emphase sur la dimension humaine du domaine plutôt que sur le capital. Mais, hélas ! L’inverse est la réalité se plaint-il.
Questionné sur le possible rapport entre l’inflation et l’augmentation des frais scolaires, il rejette d’un revers de main de tel lien. La décote de la gourde ne peut à elle seule expliquer ce comportement avide des directeurs qui doublent et triplent volontiers les frais scolaires , pense t-il.
Sans citer de noms, il indexe ces écoles qui pénalisent d’une amande de 20.000 gourdes, les parents qui ont un retard de paiement de 24 heures au moins. Son fils fréquentait une école du type, confie t -il.
Au fait, la loi sur l’augmentation des frais scolaires est d’application difficile. Le sénateur l’avoue.Que ceux qui s’y trouvent lésés produisent et soumettent leurs objections au Parlement et au Gouvernement.Afin de collaborer à la protection du secteur de l’éducation. Telle est la proposition du docteur Kely C. Bastien.
Il renchérit, s’il fallait lui-même réviser la loi, il aurait donné plus de provisions légales au Commissaire du gouvernement afin de sévir contre les contrevenants, conclut-il.
Au rappel, des directeurs d’écoles ont été invités au Parquet de Port-au-Prince pour répondre aux plaintes des parents dénonçant l’augmentation des frais scolaires. Au terminus, le commissaire du gouvernement lâche subtilement l’affaire, puisqu’il ne peut contraindre ceux qui boudent ladite loi. Manque de provisions légales. Laissant ainsi, les parents dans leur casse-tête pour la rentrée des classes déjà très proche, le 09 septembre 2019.
Riduy Saint Louis
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