Le plus grand centre carcéral du pays, la prison civile de Port-au-Prince, cache bien une face peu connue du grand public. Max*, un détenu ayant passé 6 ans derrière ces verrous lève une partie du voile.
“Il ne m’a pas été difficile de renflouer mon compte de téléphone portable, encore moins de récupérer mon argent sur MonCash, lorsque j’étais en prison au Pénitencier National. Des détenus y exercent bien ces genres d’activités” a déclaré l’ancien détenu, d’un ton insouciant.
D’autre activité illicite pour ceux qui sont au dehors, s’exerce dans les couloirs et cellules de la prison: le traffic et la consommation de stupéfiant, est un exemple, a t-il renchérit. Il suffit que le détenu interessé ait les moyens de couvrir les frais, et sache à qui s’adresser, martèle-t-il.
N’en parlons pas du commerce de la cigarette, de la vente de téléphone portable et de l’industrie du tatouage, combien rentable derrière les barreaux! Une cigarette avoisine les 15 ou 20 gourdes, quand les affaires vont de bon train, précise – t-il d’une voix railleuse.
Questionné sur l’assistance complice de quelques agents de l’administration pénitencière nationale (APENA), Max* ne mâche pas les mots: de toutes évidences, un tel marché n’aurait pas vu le jour sans l’appui de quelques agents de l’APENA, ou du personnel d’entretien de la prison, évoque t-il. C’est un réseau bien monté, qui ne nuit à quiconque d’ailleurs. Sans lui, la vie derrière ces verrous serait plus insupportable qu’elle l’est déjà, conclut -il.
Néanmoins, ces propos étant considérés pour ce qu’ils sont: une insolite, peuvent servir de matières à une enquête judiciaire. Un centre de resocialisation et de réinsertion futures qu’est la prison ne devrait favoriser la consommation de la drogue, encore moins entretenir, dans l’ombre, des activités compromettant la sécurité des détenus.
Max* est un nom d’emprunt.
Riduy Saint Louis