Plusieurs milliers de personnes ont gagné les rues de la capitale ce dimanche 21 février 2021, contre la dictature, l’insécurité en général et pour exiger le départ sans condition du président de facto Jovenel Moïse dont le mandat est arrivé à terme depuis le 7 février dernier.
En effet, accompagnés de chauffeurs de motocyclettes, ils étaient plusieurs milliers dans les rues de Port-au-Prince et de Delmas, pour exiger le respecter de la constitution de 1987 et pour dénoncer cette insécurité sans précédent qui ronge la société haïtienne comme un cancer. Parmi les protestataires des personnalités publiques comme les rappeurs Izolan, Brick, et d’autres jeunes de Carrefour-Feuilles portant des t-shirts de l’ancien maire Youri Chevry, arrêté en République Dominicaine le dimanche 14 février 2021.
“Youri Chevry ne dépend pas de l’État haïtien mais de celui de la République Dominicaine, nous sommes en attente de sa décision sur ce dossier”, affirme le rappeur de BPC, Izolan.
”Aujourd’hui tout le monde se positionne contre la dictature. Les jeunes ne peuvent pas s’exprimer librement, sinon, ils vont se faire tuer ou sont dans l’obligation de prendre la fuite. Comme Jovenel a choisi de taper sur la main de ses opposants, nous allons lui donner une réponse proportionnelle” a-t-il conclu.
La manifestation a commencé vers les 11 heures du matin avec un nombre imposant de personnes. De la Place Sainte-Anne au Centre-Ville de Port-au-Prince en passant par Rue Nicolas, Champs de Mars, Lalue, Nazon et Carrefour de l’aéroport on a vu grossir la foule tout au long du parcours.
Des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) ont établi un cordon de sécurité au niveau de Delmas 32 pour empêcher aux protestataires de progresser sur leur parcours. Ce qui a provoqué des affrontements entre forces de l’ordre et des manifestants qui ont réagi en lançant des jets de pierres et de bouteilles. La police a dispersé la foule en utilisant le camion à citerne.
A rappeler que presque tous les secteurs clés du pays ont constaté la fin du mandat de Jovenel Moïse, parmi eux l’église catholique, l’église protestante, la Fédération des Barreaux d’Haïti, le secteur syndical, le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, l’opposition plurielle. Ils exigent que la constitution de 1987 soit appliquée pour Jovenel Moïse, de la même manière qu’elle a été appliquée pour rendre caduc le parlement haïtien.
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