Antoine Le Roux de Lincy a dit qu’il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que de sottes gens. Par ces mots, il entendait faire comprendre que tout métier a une valeur et requiert des qualités chez le travailleur. C’est sans doute ce qu’a compris Alexandra Sylverain, une jeune gonaïvienne qui pose du carrelage pour gagner sa vie.
Elle aurait pu se tourner vers les métiers les plus féminisés, dont les dénominations sont genrées, mais elle a préféré vivre sa passion, dans une profession traditionnellement attribuée au sexe masculin. Fière de son métier, elle nous explique tout.
“Je suis contente d’exercer un métier où les femmes se font rares. En même temps, elles doivent enlever de leurs pensées le mythe selon lequel il y a des métiers réservés uniquement aux hommes”, nous dit la jeune fille.
En posant du carrelage, Alexandra vit sa passion. Elle affirme qu’au début, le choix de ce métier avait surpris plus d’un ; mais ils ont fini par s’y habituer. Sur Facebook, la jeune fille partage souvent ses travaux pratiques pour encourager les autres jeunes à apprendre un métier manuel. Dans les commentaires, elle est encouragée par ses proches.
Alexandra Sylverain est étudiante en 4e année de la discipline juridique à l’École de Droit et des Sciences Économiques des Gonaïves (EDSEG). Même si elle est sur le point de boucler ses études, elle ne compte pas abandonner son métier de carreleuse. “Je l’exercerai même après la fin de mes études. Elle me permettra de payer certains cours”, déclare Alexandra, optimiste.
S’il y a une jeune fille pour qui les stéréotypes de genres n’ont aucune importance, c’est bien Alexandra Sylvain. La sexualisation des métiers a souvent poussé certaines files à tourner le dos à leur rêve, mais elle ne compte pas se laisser influencer ; elle sera graduée en carrelage très bientôt.
À part ces études et son métier de carreleuse, la jeune gonaïvienne est aussi entrepreneuse et réceptionniste. Très souriante, elle invite les jeunes filles comme elle à apprendre le métier de leur rêve, sans se soucier de leur sexe. “Il n’y a pas de sots métiers”, conclut-elle.
Marckenley Elie
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