Dans un climat sécuritaire accablant comme celui-ci, des containers d’armes et de munitions ont été portés disparus dans un port privé de la République. Une disparition inqualifiable. La question a été longtemps posée : qui approvisionne le marché haïtien en armes? Des centaines de milliers d’armes illégales ont été recensées et sont en circulation dans le pays. La plupart d’entre elles sèment la peur et la pagaille dans la cité.
Qui attribue à qui les permis et ordres de toutes sortes pour effectuer des achats de ce genre? Dans le pays, les simples citoyens ont constaté avec tristesse l’armement progressif des gangs. Ces derniers sont, certaines fois, mieux outiller que les policiers qui desservent les communautés.
Dans tous les foyers de banditisme orchestrés ici et là dans le pays, la misère est criante. Les plus connus des chefs de gangs d’aujourd’hui ou jadis sont issus de la masse des haïtiens défavorisés et sont des pauvres. Ils ne peuvent apriori se procurer des produits de première nécessité voire d’armes et de munitions couteuses. Toutefois, ils sont armés jusqu’aux dents de fusils modernes. Qui sont leurs pourvoyeurs?
Tandis que la Police Nationale Haïti peine à rétablir l’ordre dans la cité, un marché ouvert d’armes existe à toutes fins utiles. L’affaire de la cargaison d’armes illégalement arrivée dans le pays par la douane de Saint-Marc ne fait pas d’écoles. Aucune leçon tirée. Les entrepreneurs de cette industrie criminelle prennent du champ. Entretemps, les citoyens ne cessent de s’indigner devant la cruauté des actes des malfrats armés sur toute l’étendue du territoire.
Dans ce jeu d’un Etat n’assumant pas sa responsabilité de contrôle effectif de ses ports et aéroports, nous risquons d’être un pays grand importateur d’armes dans la région. Des effets plus pénibles et cruels sont à craindre.
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