La recrudescence des actes de violences dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince s’est accélérée en ce mois de janvier. Pas une seule journée sans que des cas de meurtres, de kidnappings, de tueries spectaculaires et de braquages n’aient été signalés. Tout ce constat se réalise au regard de l’impuissance des responsables de la sécurité publique. Jadis, il s’agissait de la seule zone de Martissant à être considérée comme une cité infernale de non-droit, de nos jours, c’est la région métropolitaine globalement qui subit les lois des bandits armés.
De la baie de Port-au-Prince aux contours du Palais National au Champ de Mars, les tirs sporadiques issus des armes des malfrats retentissent à longueur de journée. Jusques à quand la prise en charge de ce phénomène urbain commun à beaucoup de pays mais traité sinon contrôlé. ? La sécurité tout comme l’insécurité est d’abord une perception. Aujourd’hui, les bandits de l’entrée sud de la capitale créent la perception qu’ils mènent la danse dans l’aire du bicentenaire à Martissant. Les cadres de la direction de la police nationale d’Haïti (PNH) n’ont-t-ils pas de plans pour remédier à cette situation de terreur? Un jour à la fois vivent les ports-au-princiens.
Il a été horrible de voir juguler dans son sang cette fillette de treize (13) ans revenant en uniforme de l’école tuée par balles en compagnie de son père. Une image choquante qui tracasserait tout être humain. A ce cas unique cruel s’ajoutent des enlèvements fréquents. Un responsable d’une église basée à la 5e avenue Bolosse a été séquestré. Dans sa conférence de presse habituelle donnée dans le courant de cette semaine, la PNH a recensé en ce mois de Janvier courant déjà quinze (15) cas de kidnappings effectués dans la capitale. De plus, dans divers coins de rues, des citoyens buttent sur des cadavres ces temps-ci. Autant de faits probants illustrant que le sang coule à flot à Port-au-Prince et ses environs.
En réalité, l’insécurité est vive en Haïti. Pas de contrôle exercé sur rien. L’État est défaillant. En effet, du mode d’organisation du transport public passant par les problèmes liés à l’identification des citoyens ou les disparités sociales criantes entre certains milieux et d’autres, la vie normale dans ce pays serait toujours mise en débat. Des experts en claironnent que ces facteurs sont mêmes les véritables causes de l’insécurité. Et, comme solution à chaque fois proposée, la création de commissions de désarmement et de réinsertion qui se succèdent sans donner de véritables résultats. Entretemps, la population n’en peut plus.
Vivre à Port-au-Prince devient l’affaire des braves. Il appartient aussi à ceux qui se préparent pour le pire au quotidien d’habiter une telle ville. Entre les gangs armés bien équipés qui s’affrontent et le climat général de banditisme sur le pays « non dirigé », personne n’est à l’abri.
© Tous droits réservés – Groupe MagHaiti 2019