Le prix du maïs, du petit-mil, de l’haricot, du riz et des autres produits de première nécessité grimpent pompeusement dans les marchés publics. Aux rayons des supermarchés les objets de toute nature battent toute imagination dans les prix affichés. Les chômeurs crèvent beaucoup plus dans leur étau. Ceux qui travaillent ne cessent de peiner à s’offrir le minimum. Le dollar prend de l’ampleur en étant plus valorisé que la gourde, la monnaie locale. En mai 2019, la misère et la pauvreté rayonnent au visage de chaque haïtien. Rien n’augure un chef à bord. Nous y sommes pour un bon temps encore.
Le Président Jovenel Moïse qui a fait campagne avec la promesse de mettre à manger dans nos assiettes fait le blanc. Les responsables des finances, économies et stratégies de développement de l’équipe en place ne sortent aucun plan pour faire face à cette situation inquiétante. S’achemine-t-on lentement mais sûrement vers un suicide collectif? Du train que ça roule, il est quasiment clair de ceux qui mangent aujourd’hui perdront ce privilège bientôt. En septembre, les familles auront du pain sur la planche à choisir quel enfant à envoyer à l’école si elles en comptent plusieurs.
Nous partons de notre marche comme cela vers l’au-delà du pire. Nous, les onze (11) millions qui restent encore sur ce territoire, vivotent. Quand la gourde qui nous rémunère n’est que de la paille notre souffrance s’agrandit. Plus atroce encore est notre amertume quand ce signal arrivant dans nos ventres, nos poches et nos cerveaux ne veut rien dire aux gens placés dans le gouvernail.
Demanderions-nous aux jeunes des quartiers défavorisés à être encore dignes? Appelerions-nous les cadres à rester dans cette terre de misère? Y a-t-il encore une issue à notre pauvreté? En tout cas, s’il faut que l’on vive… Espérons!