Le 10 décembre dernier, pour commémorer la journée internationale des droits humains et pour rendre hommage au légendaire avocat Gérard Gourgue, nous avons marché pacifiquement dans la capitale. Ce n’était pas la grande foule comme la manifestation du 17 octobre 2018 ou celle du 9 juin 2019 pour réclamer le procès PetroCaribe, mais notre présence dans les rues de la capitale a été symbolique telle un appel à la résistance.
Médecins, avocats, économistes, étudiants, syndicalistes, militants, défenseurs des droits humains, journalistes, humoristes, artistes… ensemble sur le macadam pour dénoncer cette insécurité planifiée et les manoeuvres dictatoriales de Jovenel Moïse pour conserver a tout prix le pouvoir.
Seuls les plus braves étaient dans les rues, malgré toutes les vagues sur les réseaux sociaux quelques jours auparavant. Mais cette crainte peut se comprendre aisément, avec la Gangstérisation de nos quartiers et cette police affaiblie par la politique. Un riverain qui se trouve dans une zone contrôlée par le gang G9, réputé proche du pouvoir en place, devait réfléchir cent une fois avant de rejoindre la foule.
Mais des milliers de citoyens conséquents ont quand même risqué leur vie pour réveiller la majorité silencieuse. Nous avons marché pour dénoncer ce climat de peur instauré dans le pays par l’administration de l’apprenti dictateur Jovenel Moïse depuis tantôt 12 mois.
Nous avons gagné les rues pour crier notre colère contre le kidnapping, les assassinats, les guerres dans les quartiers de non droit, les viols, le chômage et la corruption. Nous avons marché aussi contre les décrets et les stratégies de Jovenel Moise, qui trace petit à petit un chemin vers la dictature.
Après avoir causé la caducité du parlement et pris le contrôle des municipalités, il a écarté le pouvoir de contrôle de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif grâce au décret du 6 novembre 2020. Cette même institution gouvernementale qui a accusé l’ancien homme d’affaire devenu président de corruption dans les deux rapports sur la gestion des fonds de Petrocaribe. Aujourd’hui, tous les robinets de la corruption sont ouverts, le gouvernement de facto Moise-Jouthe agit sans contraintes et sans peur.
Pour écarter les autres forces politiques et pour renforcer son pouvoir, il crée l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI) par le décret du 26 novembre 2020, dont Les membres ont des pouvoirs exceptionnels et sans obligation de rendre compte à la justice. Dans un autre décret qui porte la même date, le gouvernement de facto qualifie l’installation de barricades sur la voie publique comme actes de terrorisme, dont les coupables risquent entre 30 et 50 ans de prison et une amende de deux millions à deux cent millions de gourde.
Le Core Group, qui représente le principal complice de Jovenel Moïse, a dévoilé ses inquiétudes par rapport aux agissements de ce régime 48 heures après la marche, mais le Premier Ministre Jouthe Joseph a recadré la communauté internationale.
Pour toutes ces raisons, nous avons énergiquement foulé le macadam pour cracher notre fureur contre ce gouvernement qui dirige par décret et qui ne cesse de violer nos droits au jour le jour. Ce n’était pas la première marche pacifique et ce ne sera pas la dernière.
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