Cette semaine, l’Administration Moïse-Céant a adopté onze (11) mesures pour faire face aux défis de la crise économique actuelle. Celles-ci font partie de l’État d’urgence économique décrété par le gouvernement en milieu de semaine à l’issue du trente troisième conseil des Ministres en vue d’apporter globalement un brin de solutions à la croissance grimpante du coût de la vie, du taux de change du dollar par rapport à la monnaie nationale et de l’inflation ces derniers mois. D’entre ces mesures, un retour à l’arrêté relatif au train de vie de l’État adopté en avril 2017 sur le Gouvernement de l’ancien Premier Ministre Jack Guy Lafontant. Réduction du privilège pour les hauts fonctionnaires et l’austérité pour l’État…
Ces mesures ont toutes été critiquées par des économistes et intellectuels avisés dans les médias. Elles sont insuffisantes. Comment est-on arrivé dans cette crise économique si aigüe? Il est clair que la descente aux enfers dans le domaine économique d’Haïti ne date pas des deux années de mandat du Président Moïse. Cependant, Jovenel Moïse, deuxième Président du régime Tèt Kale complète, par ses deux années, un sept ans de pouvoir. En 7 ans, y avait-il une bonne gestion des ressources disponibles? Avait-on eu les mesures adéquates dans le but de créer de la richesse ? La classe moyenne a-t-elle été redynamisée? Toutes ces interrogations et bien d’autres s’imposent aux tenants du régime des Tèt Kale. Voilà qu’il est obligé à l’État de déclarer l’urgence. Sur le régime des Tèt Kale, 80 % de l’argent du fonds Pétrocaribe a été dépensé dans des programmes, projets et activités à somme nulle. Trois rapports d’enquête (deux du Sénat et un de la Cour des Comptes) concordent dans un seul sens que les fonds Pétrocaribe ont bel et bien été dilapidés.
Jovenel Moïse, arrivé au pouvoir, a plongé l’État dans une entreprise budgétivore “la caravane du changement”. 143 millions de dollars de matériels d’infrastructures pour construire des routes dans le pays. Sans oublier, les frais de perdiem pour les fonctionnaires qui, chaque semaine, devraient se rendre en province pour inspecter les travaux. De l’argent dépensé mais les résultats se font attendre.
Si les onze (11) mesures n’inspirent pas la confiance de la part des membres de la population et sont loin de donner les résultats escomptés, il en faut plus. Une véritable chirurgie économique doit voir le jour. Les poches d’argent dans l’État sont dans les privilèges accordés aux élus qui ne donnent pas de résultats. Ils sont également dans les franchises douanières et exemptions fiscales accordées comme incitatives aux entrepreneurs pour créer de l’emploi mais qui n’en donnent pas. L’argent est aussi dans les dépenses somptuaires de l’État pour des voyages en dehors du pays sans grands intérêts.
L’on sait bien où l’État, s’il désire bien redresser la barre de notre Économie en faillite, peut aller tirer les fonds. Les banques et autres financiers de la place doivent suivre les normes édictées par l’État régulateur. Cet État précaire qui ne peut se permettre d’octroyer des privilèges à ses commis et grands commis. Une chirurgie, une réforme économique en profondeur au profit du peuple mourant de faim et désespéré.
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