
Port-au-Prince, le 9 février 2019._ Moins de 48 heures après le premier grand soulèvement populaire dans la capitale pour cette année, les riverains de la commune de Carrefour ont foulé le macadam de manière spontanée pour exiger le départ du pouvoir en place. Les protestataires ont fait un maximum de dégâts sur leur passage ; au total 2 morts ont été remarqués dont un adolescent de 14 ans devant l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH).

Personne ne s’attendait à ce soulèvement dans la commune de Carrefour. Des centaines de personnes ont gagné les rues, assiettes en main pour réclamer de la nourriture, une meilleure condition de vie et surtout le départ du Président Jovenel Moïse. Ils ont érigé des barricades un peu partout sur la route et attaqué plusieurs institutions publiques.

Sur leur route, plusieurs dizaines demanifestants ont pénétré dans le fief du chef de gang Arnel au Village de Dieu,pour demander du renfort. Des détonations d’armes automatiques ont étéentendues un peu partout au Bicentenaire à leur retour.
La situation allait se dégénérer devant le nouveau local du Ministère de l’Intérieur, à quelques mètres du Palais National, quand des agents du Corps d’Intervention et de Maintien de l’Ordre (CIMO) voulaient repousser les manifestants en faisant usage de gaz lacrymogène.

Des centaines de jeunes ont affronté les corps spéciaux de la Police Nationale d’Haïti (PNH) aux alentours de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti. Roberto Badio Thélusma, un adolescent de 14 ans a été tué, en essayant de déplacer les marchandises de sa mère avec une brouette. Les manifestants ont pointé du doigt un agent du CIMO qui aurait commis l’acte.

Un chauffeur de motocycle a été grièvement blessé dans un accident de la route, causé par les effets du gaz lacrymogène. Il a été conduit à l’Hôpital Bernard Mevs, puisque le personnel de l’Hôpital général refusait de le soigner. Ce qui a provoqué la colère des protestataires qui ont attaqué les locaux de ce centre hospitalier.

Plusieurs autres blessés ont été répertoriés, parmi eux deux enfants transportés à L’HUEH qui n’arrivaient pas à respirer. Des journalistes de Radio Créole, ont constaté une autre personne qui a été atteint mortellement par un projectile à la tête aux environs de Lamentin 54. Personne ne voulait expliquer ce qui s’est réellement passé avec cette victime, quelques temps après le lancement de cette manifestation instantanée.
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