L’Association Professionnnelle des Magistrats (APM) et l’Association Nationale de Magistrats (ANAMAH) ont, comme annoncé depuis quelques semaines, suspendu à partir de ce lundi 20 mai 2019 leurs travaux dans les divers tribunaux de la République en guise de revendications de meilleures conditions de travail.
Nous repoduisons in extenso la note de presse relative à cette suspension de travail des Magistrats:
Le devoir nous impose quelquefois des responsabilités qui transcendent le pouvoir;
Quand les fondements sont renversés, quand la vérité déserte la justice et que les ténèbres
malicieusement s’infiltrent dans les consciences, les responsabilités du devoir nous imposent
d’agir.
Au demeurant, ayant constaté que les appels au dialogue autour des revendications des
Magistrats et contre les incursions maladroites et abusives de l’exécutif au sein du Pouvoir
Judiciaire sont demeurés sans réponse, comme si nous étions au temps lointain où la justice était
rendue au nom du roi, car sa volonté faisait droit. Nos avertissements incessants sont
donc tombés dans l’oreille d’un sourd!
Alors, nous sommes contraints de marquer le territoire de la justice et défendre le peu qui reste
de sa vérité.
En attendant un changement de paradigme devant aboutir à l’indépendance réelle de la justice en
passant par l’ademendement de la constitution, le changement du cadre légal notamment la
modification du décret du 22 aoȗt 1995, de la loi du 27 novembre 2007 portant Statut de la
magistrature et de la loi du 13 novembre 2007 créant le CSPJ, nous décrétons, à partir du lundi
20 mai 2019, un arrêt de travail d’une semaine, le temps pour le pouvoir exécutif de :
1. Finaliser le processus de transfert de compétences du Ministère de la justice vers le
Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire relativement aux greffiers, huissiers audienciers
et au personnel administratif du pouvoir conformément au Protocole d’Accord signé avec
le CSPJ le 20 octobre 2017 ;
2. Transférer du Ministère de la justice au CSPJ, le fonds d’investissement devant servir à
construire, à réparer les tribunaux et les cours et à moderniser le système judiciaire;
3. Payer les arriérés de salaire dȗs à des magistrats du parquet depuis 2007 ;
4. Les doter d’une carte prépayée avec des frais raisonnables, dignes de leurs fonctions de
magistrat ;
5. Renouveler le mandat de tous les Juges en faveur desquels le CSPJ a émis un avis favorable ;
6. Cesser toute forme d’ingérence dans le Pouvoir judiciaire.
Toutes les Associations de Magistrats se sont entendues pour dire :
Halte là !
Mag Wando SAINT-VILLIER President de l’Association Professionnelle des Magistrats
Mag Jean Wilner MORIN, Président de l’association Nationale des Magistrats Haïtiens (l’ANAMAH)
Mag Michel DALEXIS
Président de l’AJUPHA
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