Aîné d’une fratrie de 3 enfants, C-rum Dominant de son vrai non Fleuridor Peterly, est le symbole de la résistance devant ses parents qui ne l’ont jamais soutenu pour avoir choisi d’être rappeur. Malgré l’opposition de ces derniers, en 12 ans de carrière, l’artiste a su apposer sa signature sur plus d’une vingtaine de titres.
Peterly est natif de Fort Saint Michel, une ville située dans la section communale de Petite Anse. Dans son récit, il nous raconte qu’au point de vue familiale ça n’a pas été facile pour lui de faire ses preuves et n’a tout de même pas pu arriver à changer les réflexions jadis analysées par ses parents. “Ça a été vraiment difficile pour moi, parce que mes parents disent toujours que la musique ne va pas me servir, ils me disent toujours que je perds mon temps. Pour mon père, un rappeur est un criminel, un dealer“, indique t-il.
Même aujourd’hui, les parents du jeune artiste restent très sceptiques face à ce monde. Pourtant, pour celui-ci, la musique représente le cordon de sa liberté. “Elle me donne accès à la liberté dans tout ce que je fais, c’est une manière pour moi de dire comment est la société, elle me permet de m’exprimer, c’est un complément et un engagement qui me donne la possibilité d’exister”, nous dit-il.
Peterly est un sociologue certifié au Campus Henry Christophe de Limonade, actuellement, il prépare son mémoire de soutenance en sciences juridiques à la Faculté de Droits, des Sciences Économiques et de Gestion du Cap-Haïtien(CHCL).
Il est un futur ingénieur en Génie électromécanique, auteur de plus de 29 titres parmi eux “I am Rap challenge”, M pa Chanje”. En 2016, “Lite n ap lite” lui a permis de gagner une compétition organisée par le rappeur Izolan.
En ce qui concerne les différents projets du rappeur, ils sont énormes. Mais vu l’ambition qui l’anime ce n’est qu’une infime partie de ses plans qui vont s’accomplir sous peu. “J’ai un EP titré FIM qui doit être lancé officiellement en décembre si Dieu nous prête vie, il regroupera 7 musiques, dont “Champion”. J’aimerais aussi avoir un orphelinat et une école de musique à l’avenir”, souligne-t-il, en restant très positif même si ces différentes réalisations vont beaucoup lui coûter, mais comme il le dit clairement” se pa lajan ki fè pwojè men se ide”.
Pour lui, la satisfaction n’est pas inscrite dans son dictionnaire, car il compte bosser encore plus dur pour dominer là où son modèle, Gray Nouvone a laissé une place pour lui. C-rum Dominant n’est autre qu’une appellation composée, qui lui rappelle premièrement les nombreux sérums qui lui ont été administrés à un moment noir de sa vie, et deuxièmement, ça lui rappelle un moment de gloire, où il a hérité le surnom de Le dominant au cours d’un spectacle.
“Je suis très patient, il est vrai que j’ai un peu accompli dans le secteur, mais je ne suis pas satisfait. Je ne pourrai jamais l’être parce que jamais je n’atteindrai la perfection dans mes morceaux. Le rap est pour ceux qui dénoncent une mauvaise condition, pas pour les opportunistes“, telle est la déclaration rassurante de l’étoile montante du rap haïtien.
Achille Marie Mika
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