Le 19 septembre 2009, Haïti devient le 116ème Etat-partie de la Convention pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel (PCI), adoptée par l’Unesco le 17 octobre 2003 lors de sa 32è session ordinaire à Paris. Cette Convention complémente celle de 1972 qui, concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, adoptée le 16 novembre à Paris, n’intègre que les biens matériel et naturel.
L’Unesco entend par PCI, “Les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recrée en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité” Alors, le patrimoine est, par définition, “tous les héritages matériels ou immatériels reconnus par les sociétés, afin d’être transmis aux générations futures” (Vincent Veschambres, 2004). Si le patrimoine apparait comme un élément majeur d’identité individuelle ou collective, force est de constater qu’il doit tenir compte des particularités géographiques en matière d’application et d’engagement. Sur ce point, dans le cas d’Haïti, 10 ans après avoir ratifié la Convention de 2003, quel est son bilan ?
Chronologie des activités de l’Etat
2009 : Ratification de la Convention pour la sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel
2010 : Accord tripartite entre le Ministère de la Culture et de la Communication (MCC), l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) et l’Université Laval sur un vaste projet d’Inventaire national du patrmoine culturel immatériel d’Haïti dénommé IPIMH.
2010-2014 : Inventaire plus d’une cinquantaine de pratiques culturelles / IPIMH
2011 : Ministère de la Culture et de la Communication organise des “Assises nationales de la culture.
2012 : Lancement du Programme d’inventaire national du patrimoine culturel connu sous le nom de PRONIPAC / MCC
– Inscription de 4 pratiques culturelles ( Jwèt kay, Tire baton, Trese riban et Conte Tezen)
2019 : Inscription du “Fer Découpé” ou du “Métal Découpé” au registre national du patrimoine culturel haïtien / MCC
– Réunion de travail du MAE avec la délégation d’Haïti auprès de l’Unesco sur le projet d’inscription du Rara sur la liste représentative des éléments du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Questionnement
Ce bilan est-il satisfaisant ?
Quelle institution qui s’en charge du PCI haïtien et quel est son budet ?
Le pays se dote-t-il d’une politique culturelle ?
Quel est le fondement juridique du PCI haïtien ?
Quels sont les critères de classement de ces biens patrimoniaux ?
Les démarches pour inscrire un bien immatériel à la liste du patrimoine national sont-elles différentes de celles du bien matériel ?
Quel est le coût de classement d’un bien au patrimoine immatériel au patrimoine national ?
Quel est le coût de classement d’un bien immatériel au patrimoine mondial de l’humanité ?
Le patrimoine matériel et le patrimoine immatériel haïtien entretiennent-ils une relation de co-constitution ?
La relation entre patrimoine et tourisme, tenant compte des caractéristiques spécifiques du pays, peut-elle favoriser le développement des communautés ?
Orlando Henry
Spécialiste en patrimoine