Dix (10) ans après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010, causant la mort d’environ 300. 000 d’haïtiens les rescapés vivent encore dans des taudis à Port-au-Prince.
Au lendemain du 12 janvier 2010, plus d’un million de famille se déplacent, quittent leurs maisons ou leurs quartiers pour se loger ailleurs, parce leurs maisons ont été détruites ou endommagées, ce qui va donner naissance à plusieurs bidonvilles dans la capitale haïtienne, dix (10) ans après. En l’exemple, Canaan, Onaville, Camp sou pis et camp Toto, pour ne citer que ceux-là.
Ces petites communautés s’arrangent à vivre même en l’absence des services de base, comme c’est le cas au Camp Toto se trouvant à Caradeux (Tabarre) au Sud ’est de Port-au-Prince.
Depuis 10 ans, trois milles (3000) familles environ sont logées à Camp Toto. La majorité des maisons sont en tôles et/ou en bois, terre battue, on constate une barrière à l’entrée de ce village et un sous commissariat construit dans container.
Pas d’École communale, absence de soins sanitaires clinique médicale ni d’accès aux besoins fondamentaux, ces habitants sont livrés à eux même.
Interviewée par la rédaction de Mag Haiti, Mirlène vendeuse de saucisses devant sa maison, nous raconte les péripéties auxquelles font face les survivants du tremblement de terre du 12 janvier dans cette zone. Selon elle, ils sont en majorité sans un lieu où faire les besoins les plus maternels.
« Nous faisons nos besoins physiologiques à même sol ou dans des sachets en plastique les envoyant dans la ravine prête d’ici » a témoigné Mirlène.
Accompagnée de son fils d’environ 2 ans, elle se plaint du fait qu’il n’y a pas d’École Nationale, ni d’eau potable dans le village.
Michaelle Juste, 64 ans, témoigne, elle également, ses souffrances. Malheureuse et épuisée visiblement par la misère, elle se critique le fait que son fils unique ayant des troubles mentaux, ne possèdent pas de maison confortable pour habiter.
« Voilà où je dors (NDLR : un taudis) depuis 10 ans. Je n’ai même pas de lit, le sol n’est pas ciré. Avant je faisais de la lessive pour avoir de quoi nous nourrir, moi et mon fils. Maintenant je suis vielle, je ne peux plus faire la lessive. Je sais plus quoi faire » a déclaré Michaelle Juste.
« C’est bien de venir ici, j’aimerais envoyer un message au chef de l’État qui nous oublie ici. Je demande la reconstruction de ma maison, si non elle va s’effondrer parce que les bois sont pourris », poursuit la dame.
Sur le camp, ces femmes ne subissent pas de violences
Selon le président du Camp Toto, Gemps Blot, les rescapés présents sont en sécurité dans le milieu, tout en clamant des matérielles nécessaires de la part autorités de sécurité publique et de police aux trois (3) policiers affectés au sous commissariat, qui n’ont même pas une motocyclette, afin qu’ils puissent remplir à bien leur mission.
Entr’autres, concernant les habitants logés 10 ans après le tremblement de terre dans des maisons en tôles ou en bois, Gemps Blot a expliqué, que certaines ONGs comme, CODED, CRS, USAID voulaient construire des logements sociaux pour les habitants, malheureusement elles ne trouvaient pas de titres de propriétés liés à ces domaines de l’État.
« En 2012, l’USAID disposait d’un budget de 4,4 millions de dollars afin de construire des logements sociaux ici, cependant nous réclamions du Ministère de Planification les pièces requises, mais les autorités de celui-ci nous ont refusé », regrette le responsable.
« Nous nous organisons pour mieux vivre, nous collectons des fonds pour acheter deux transformateurs afin de pourvoir nous même à l’électricité. Nous interdisons aux habitants du camp de ne pas jeter d’immondices dans les rues », poursuit-t-il.
Toutefois, ce responsable espère que l’État haïtien se penchera finalement sur le sort de ces rescapés depuis tantôt 10 ans. Selon lui, Jovenel Moise est au courant des difficultés qu’ils encourent dans le camp depuis longtemps. Ce dernier aurait été mis au parfum du projet de construction de logements sociaux non réalisé.
Pour sa part, assise devant sa petite maison en bois, Islande déplore que l’État haïtien ne soit pas présent dans la zone. De plus, elle critique certaines autorités dont le député de la circonscription de Delmas, Gary Bodeau, qui n’a pas honoré ses promesses de campagne aux riverains de la commune.
Laurie LOUIGENE
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