Il fait de tout ce qui lui touche un sujet d’écriture. Samuel Taillefer, lauréat du prix Amaranthe 2019 de C3 Éditions est l’auteur de “l’Encre des aubes tardives“, un ouvrage qui décrit le caractère vivant de sa poésie. Sa plume peint les sentiments et émotions telle une flamme sempiternelle qui brûle en lui.
Le jeune écrivain a terminé ses études classiques au Collège Côte Plage de Carrefour. Par la suite, il a intégré la Faculté des Sciences Humaines de l’UEH pour obtenir une formation en travail social.
“J’ai commencé la poésie dès l’âge de 14 ans. C’était avant tout une façon de dire un amour secret d’adolescent. Elle m’est venue naturellement et m’a permis de m’affranchir d’un silence pesant. L’histoire n’a jamais eu lieu, mais la poésie est restée. Depuis, j’écris presque autant que j’aime”, confie l’écrivain qui montre que le choix de sortir de son mutisme de l’époque lui a permis de découvrir un précieux talent.
Samuel a une formation en ingénierie culturelle et une certification en gestion de projet de développement. Le jeune homme s’est créé une place dans le milieu littéraire en remportant l’un des concours les plus convoités chaque année.
“Le prix Amaranthe est un prix littéraire haïtien issu des laboratoires de C3 Éditions. Il est subdivisé en deux (2) catégories : d’une part la catégorie Poésie et d’autre part, la catégorie Fiction. Si le Prix est plutôt jeune, il n’en reste pas moins l’un des plus prestigieux du pays, si bien que ceux et celles qui le remportent confirment leur valeur autant sur les scènes nationales et internationales“, explique le jeune poète.
Attaché à la poésie, Samuel visite parfois les autres genres littéraires, mais n’ose publier autre chose que de la poésie, car elle lui vient de son interaction avec les autres, de son désir d’enfermer l’autre derrière les barres de fer de son amour bienveillant. Appréhender les émotions comme les pleurs, les victoires et les défaites à travers la poésie est sa façon d’exorciser ses démons. “Ma poésie n’est pas calculée, elle est vivante. Tout est sujet à la poétisation. Pour moi, vivre, c’est poétiser”, exprime-t-il avec passion.
Samuel affirme que gagner ce concours lui a permis de repousser ses limites et d’accroître ses ambitions. “Le prix Amaranthe aura été pour moi une confirmation de mon devoir d’aller plus loin en tant qu’écrivain. Je reste humble sachant que je ne suis pas encore au sommet de mon potentiel, mais je suis plus confiant et plus déterminé désormais”, confirme le poète, optimiste à l’idée de devenir meilleur.
Avec pour modèle l’écrivain Marc Exavier, Samuel Taillefer est un auteur qui s’inspire des œuvres de grands écrivains haïtiens. Cette source d’inspiration donne lieu à d’autres projets d’écritures, qui n’ont pas encore vu le jour. Samuel affirme qu’il y consacre du temps afin de satisfaire les attentes trop longtemps inassouvies de son public. “Je garde particulièrement en mémoire la première édition de Week-end Poétique qui est une manifestation culturelle haute en couleur initiée par Blondy Wolf Leblanc dit Gabynho. Rien n’a jamais égalé cette merveilleuse expérience“, se souvient Samuel.
Quoique la situation déroutante du pays paralyse les secteurs d’activités artistiques, il ne cesse de produire, car on ne peut dissocier l’homme du poète. “Dans un environnement anxiogène, les perspectives sont limitées. En tant que citoyen haïtien, je ressens autant que n’importe qui d’autre l’étau de l’insécurité se refermer sur moi. Nous n’arrêtons pas pour autant, nous essayons de garder la flamme de l’espoir vive pour la transmettre à d’autres et, ainsi, maintenir Haïti en vie“, conclut l’auteur de l’Encre des aubes tardives.
JOLIBOIS Julia
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