Rolaphton Mercure, de son nom d’artiste, Rome, né en Haïti le 26 septembre 1988, est slameur, acteur de cinéma, comédien de théâtre, animateur de radio, metteur en scène et cinéaste.
En 2013, il a obtenu le prix de Caraïbes en Création de l’Institut Français. Il a joué dans le film Meurtre à Pacot de Raoul Peck en 2014, doublé en créole son documentaire Assistance Mortelle. Puis en 2016, il a joué dans le film de Bruno Mourral, KAFOU.
Il a participé plusieurs fois dans le festival de théâtre Quatre Chemins. Il a réalisé plusieurs ateliers d’écriture à Port au Prince et aussi en province. En 2014, il a étudié le cinéma à Jacmel pendant deux ans. En Juillet 2017, il a monté la pièce La Leçon d’Eugène Ionesco dans le cadre du festival de théâtre En Lisant. En Novembre 2017, il a joué dans «LE PÈRE » de Guy Régis Jr sous la direction de Marc Vallès.
En Avril 2018, il joue son premier monologue, la pièce «Epilogue d’une Trottoire » de Alain Kamal Martial sous la direction de Louisna Laure Rome.
Il a eu pas mal de moment assez marquant dans sa vie de spectateur mais la pièce de théâtre qui l’a plus touché et qui l’a poussé à être acteur est L’Electin D’Alexandre SUTTO. «Je ne me rappelle pas qui était le metteur en scène, c’était à l’Institut Français que ça se passait, en 2007 pendant la période de monsieur Lévy. Sur scène deux comédiens ont carrément transformé ma vie, Katiana Milfort et Farid Sauvignon», déclare Rome, tout en précisant qu’à part les deux comédiens qui indirectement l’ont emprisonné dans la résine du théâtre, «j’ai eu d’autres modèles et accompagnateurs sur ma route comme Steevens Saint Albert, Patrick Joseph, Pascale Julio, Bertrand Labarre, Jean René Lemoine pour ne citer que ceux là», mentionne-t-il pour MagHaïti.
Le théâtre l’a donné la chance de rencontrer des comédiens hors pair, selon lui, qui de part leurs parcours et leurs performances, l’ont poussé à aller plus loin dans son introspection car «jouer sur scène c’est aussi parler à soi-même, c’est une longue quête de soi. Ces comédiens qui bousculent les limites du sensible sont légions en Haïti, j’en vois tous les jours et ils m’inspirent démesurément», confirme le comédien.
D’après ses déclarations, le théâtre joue un rôle essentiel dans la vie culturelle du monde entier. C’est un art intemporel qui a la manie de nous emmener dans une course effrenée contre les sursauts, les questionnements, les étouffements, et les chavirements qui nous environnent. Donc, «il est plus vivant que jamais surtout à l’ère où on se donnent comme devoir moral d’exploser les tabous, les frontières et les barrières qui nous emmerdent. Les clivages sociaux ne l’effraient pas», fait savoir Rolaphton, tout en ajoutant que le théâtre construit un projet humain, celui qui incarne, qui cogne et qui fracasse. Pour lui, c’est un mælström de cris, de rires, de sueurs qui malaxe perpétuellement.
Il est pour n’importe quel type de théâtre, qu’il soit classique, contemporain ou expérimental. «L’important c’est est-ce que ça me parle, est-ce que son language me touche. Si oui, j’apprends rapidement mon texte pour la mise en corps», précise-t-il a haute voix. Tout en confirmant qu’il travaille sur un projet avec Pinas Alcéra qui s’appelle «32 Ans Après».
«Ce projet a pour mission de retracer les 29 ans du régime des Duvalier en montrant clairement, dans un registre de théâtre forum, les exactions de ce système. On provoque le débat et la réflexion après chaque scénettes», continue-t-il. L’enjeu est direct, selon lui, le canal qu’est le théâtre ne se remarque même pas mais, «c’est par lui qu’on arrive à communiquer et du coup l’importance devient capitale», conclut l’acteur.
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