Port-au-Prince, le 22 novembre 2018._ Après cinq jours de turbulence politique dans la zone métropolitaine, les riverains commencent à regagner les rues pour s’approvisionner. Les voitures de transport en commun, les petits détaillants ont timidement repris du service, tandis que quelques supermarché, pompes à essence ont ouvert leurs portes en fin d’après-midi.
Sur la place des artistes au Champ de Mars, tous les restaurants étaient en activité en fin de journée. Plus d’une centaine de clients ont été remarqués aux alentours de cette place publique.
« J’ai failli mourir de faim ces derniers jours, pendant ce calme apparent je viens acheter du poulet pour ma famille », nous raconte un homme à la quarantaine à côté de sa voiture. « Je dois me dépêcher parce que je sais que cette tranquillité est provisoire », a-t-il continué.
Les restaurateurs sont dépassés par la demande et font des efforts pour satisfaire la clientèle. De la musique, de la bière à volonté, du sourire sur les lèvres des marchands, l’espoir renait petit à petit dans cette zone.
Tout près de l’hôtel Marriott, deux pompe à essence fonctionnent et occasionnent un embouteillage dans le périmètre. Les chauffeurs de motocycle font la queue et se querellent entre eux. La présence de la police n’est pas remarquée.
L’aéroport International Toussaint Louverture fonctionnait au ralenti durant la journée. Nos reporters ont remarqué un avion qui a débarqué presqu’à vide, tandis que d’autres étrangers et Haïtiens s’empressaient de quitter le pays.
Durant toute la journée, les circuits Canapé-Vert / Centre-Ville, Christ-Roi/ Centre-Ville, Pétion-Ville / Centre-Ville marchaient normalement. Durant l’après-midi, les bus de Delmas étaient contraints de passer par Turgeau pour dévier une petite manifestation aux environs de Poste-Marchand (Lalue).
La nuit tombée, beaucoup de marchands de nourriture et boisson ont envahi les trottoirs de la capital, de Delmas et de Pétion-Ville. A Grand-Rue, les femmes de nuit sont déjà sur place pour mener leur activité sexuelle dans la peur, puisque le quartier est quasiment vide, sillonné de temps à autres par des patrouilles de la Police Nationale d’Haïti.
Ce calme apparent va-t-elle perdurer pendant quelques temps? Incertain puisque le Secteur Démocratique et Populaire menace de saccager la commune de Pétion-Ville demain vendredi.
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