À l’occasion de la journée internationale des Droits Humains, la co-fondatrice du mouvement « Mère de la place de Mai » « Asociación Madres de la Plaza de Mayo », a été l’invitée spéciale de la Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA) en Haïti.
En cette occasion la SOFA a organisé une conférence débat aux Jardins Kiskeya. Plusieurs dizaines militants de droits humains haïtiens, cubains et argentins ont pris part à cette activité.
Parlant de ses expériences lors de la dictature militaire, Jorge Rafael Videla, (1976-1983), la fondatrice du mouvement « Mère de la place de Mai », Nora Morales de Cortiñas, se dit avoir vécu un terroriste d’Etat lors de cette dictature parce que le gouvernement a enlevé plus de 500 bébés à leurs mamans et les donné aux militaires.
« Ils ont enlevé beaucoup de nouveau-nés dans les bras de leurs mères pour les donner aux familles des militaires. Ils ont torturé les enfants… Actuellement il y a environ 500 personnes qui ne savent pas leurs identités en Argentine » a expliqué Nora Morales de Cortiñas.
Selon lui, ce crime a été le plus grand de tous les crimes, parce que tous les droits fondamentaux : droits à la vie, au travail, de la religion, de vivre en famille ect. ont été bafoués.
La militante des droits humains en a profité pour dénoncer le système néo-colonialiste, dit-elle, qui oppresse le peuple haitien. D’après lui, le peuple haïtien doit continuer à manifester en vue d’exiger le respect de ses droits fondamentaux.
Entre autres, la féministe Nora Morales de Cortiñas critique le fait que très souvent l’on rend coupable les femmes violées par des malfrats. Elle soutient que, dans pareil cas, la femme violée devient doublement victime.
Nora Morales de Cortiñas, réclame justice et réparation pour les victimes du choléra en Haïti.
Pour sa part, la Secrétaire générale de la SOFA, Sabine Lamour, a dénoncé la perte de divers acquis démocratiques dans la société durant le régime PHTK.
Sabine Lamour rappelle que l’ancien président du PHTK, Michel J. Martelly lançait des paroles de caractère misogynes et sexistes envers les femmes haïtiennes. D’après lui, ce comportement est une tentative en vue de restreindre la liberté de la parole conquis par les femmes haïtiennes au lendemain de la chute des Duvaliers.
Sabine Lamour soutient que cette pratique déjà utilisée lors du régime des Duvaliers prouve clairement une tentative de rétablissement de la dictature en Haiti.
De son côté, la journaliste vedette de radio tele Kiskeya, Liliane Pierre-Paul, en a profité pour parler de certains moments terribles vécus lors du régime dictatorial des Duvaliers.
La responsable de programmation de radio tele Kiskeya, déplore qu’actuellement certaines personnes, parmi lesquelles des journalistes minimisent la lutte menée contre le régime des Duvaliers en vue d’avoir les acquis démocratiques, particulièrement celui de la liberté de la parole.
Liliane Pierre-Paul dément tous ceux laissant croire que l’époque des Duvaliers était meilleure que celle d’aujourd’hui.
Après la conférence débat, les participants ont marché dans plusieurs rues de la capitale en vue de dénoncer la violation des droits fondamentaux des citoyens haïtiens et particulièrement ceux des femmes dans la société.
Soulignons que cette activité qui fut déroulée, sous le thème : « Ayiti-Ajantin, Boukantay Eksperyans Feminis Anba Diktati », a été organisée aussi, en vue de mettre fin aux seize (16) jours d’activisme organisés par la SOFA et aux quatre (4) jours de colloque international sur l’occupation de la MINUSTAH proposée par la PAPDA.
Nora Morales de Cortiñas a été l’invitée spéciale à ce colloque qui fut réalisé sous le thème : « Occupation, Souveraineté, Solidarité : vers un tribunal populaire sur les crimes de la MINUSTAH en Haïti ».
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