Sculpteur aguerri, Lobenson Civilma se donne pour mission d’honorer les figures importantes de l’histoire haïtienne. En tant que passionné de l’art, le temps lui est bénéfique, car il lui a permis de développer sa passion pour l’art et de gagner en efficacité dans son travail.
“Je veux immortaliser tous ceux qui ont marqué l’histoire d’Haïti”, c’est le plus grand souhait de l’originaire de Port-au-Prince. Civilma veut à tout prix respecter la quête du “devoir de mémoire” qu’il aime tant citer. On ne peut pas parler de Lobenson sans parler de l’art.
Animé par la passion, dès son jeune âge, l’art sommeillait déjà dans les veines de Lobenson. ” Je me servais des cahiers dans lesquels je dessinais pour ma grande sœur” dit-il. Pourtant, à cette époque, l’attachement qu’il portait n’était pas encore de l’amour, mais il se contentait des félicitations qui lui procuraient de fortes émotions.”À l’époque, c’était juste l’émotion qui m’envahissait lorsqu’on me félicitait pour mes dessins“, raconte le jeune sculpteur.
Malgré son talent, Lobenson a un esprit critique vis-à-vis de sa capacité. Il pense qu’il lui manque quelque chose pour pouvoir atteindre le sommet de son art. “La patience ne fait pas bon ménage avec moi, et ça m’empêche d’être plus excellent, pourtant, je fais de mon mieux“, avoue le sculpteur. “Mes résultats auraient été plus satisfaisants si j’étais plus patient“, confie-t-il.
Après avoir bouclé ses études secondaires, Lobenson Civilma s’est orienté vers l’art, il a été au Centre d’Art d’Haïti, à l’Institut d’Études et de Recherches Africaines (IERAH/ISERSS) là où il a étudié l’histoire de l’art et archéologie. Il a aussi étudié l’art plastique à l’Ecole Nationale des arts(ENARTS), muséologie et conservation du patrimoine à l’Université Quisqueya en collaboration avec le Collège Montmorency du Québec.
Durant son parcours à l’ENARTS, l’artiste témoigne avoir reçu beaucoup au sein de l’institution. “J’ai découvert de nombreux étudiants talentueux ce qui m’a permis de forger ma conviction pour travailler plus, le travail en équipe, rencontrer des icônes de renom dans le domaine”, explique l’artiste. Il salue la confiance que sa mère et son entourage lui témoignent toujours, et rend hommage à son père qui n’a pas eu la chance d’admirer son travail au sein de la communauté haïtienne.
Pour ce qui est de son travail, il dit utiliser plusieurs matières : marbre, bronze, argile, résine hypoxie, bois, etc. En tant que passionné, le sculpteur continue sa route vers l’excellence. En ce moment, il travaille en vue de participer à un concours qui se déroulera en France sous le thème “Traite des nègres“.
Le plasticien ne compte pas abandonner sa place, au contraire, il va continuer à faire beaucoup plus. Aujourd’hui, il ne peut dénombrer ses différentes réalisations, mais les bustes de Toussaint Louverture, Jacques Stephen Alexis, Frankétienne, Odette Roy Fombrun, Fidel Castro, Dany Laferrière figurent parmi ses oeuvres.
“Où est le devoir de mémoire si l’histoire souffre d’Alzheimer ?” Fidèle à ses propos, l’exemple même du patrimoine joint sa voix pour encourager les jeunes a travailler sans relâche, et sans hésitation afin d’accomplir leur rêve, malgré la gravité de la situation en Haïti.
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