Le Directeur Général du Bureau des Mines et de l’Energie (BME), Ingénieur Claude Prépetit, et le Coordonnateur Technique du Kolektif Jistis Min (KJM), Franndy Lespérance ont émis des opinions divergentes sur l’état des lieux de la situation minière en Haïti.
Le Responsable du BME soutient qu’actuellement sur l’ensemble du territoire de la république aucune exploitation minière n’est en train d’être effectuée. Claude Prépetit met en avant le veto mis par le sénat sur les conventions minières devant permettre à des compagnies d’exploiter les ressources minières dans le grand Nord depuis 2013 sur l’administration de son prédécesseur à la tête du Bureau des Mines, Ludner Remarais.
“Nous suivons les prescrits du décret de 1976. Suivant ce dit décret, avant toute exploitation il faut des études de potentiel et une ratification par le Sénat“, a précisé Ingénieur Prépetit.
Monsieur Prépetit rejette, par ailleurs, l’ensemble des fausses informations divulguées sur diverses plateformes portant à faire croire que des compagnies exploiteraient des foyers miniers à travers le pays.
Il a fallu, selon l’ingénieur Géologue, une vingtaine d’années à l’Organisation des Nations Unies de concert avec le gouvernement haïtien d’effectuer des recherches exploratoires sur le potentiel minier du pays depuis 1973. A l’issue de ces explorations, le Nord est réputé zone de potentiel métallique. Des zones ont été choisies pour évaluation comme morne grand bois limbé, morne bossa à Quartier Morin, Fay au Trou du nord, Vallières…L’ensemble de ces gisements comptabilise 440 milles onces d’or en général.
De son côté le représentant du KJM avoue que la question minière révèle d’un blackout total de la part des instances étatiques. Créé en 2013 à la faveur de ces conventions introduites au Sénat de la République, le Kolektif Jistis Min (KJM) recourt à la mobilisation afin d’empêcher toute exploitation des ressources minières dans le pays.
“La population n’est jamais au courant du processus visant à accorder aux compagnies étrangères des permis d’exploitation des mines“, a déclaré Lespérance.
Le KJM fustige le comportement de l’État haïtien qui ne donne pas suffisamment de l’accompagnement aux paysans des localités disposant de permis et ne sachant pas toujours comment se comporter au moment des exploitations.
Intervenant sur les ondes de la Radio D’S FM 104.7 à l’émission hebdomadaire TOP HAITI diffusée tous les samedis matins, Claude Prépetit et Franndy Lespérance ont monté le ton sur la participation ou non de l’exploitation minière dans le développement du pays dans le futur.
Le numéro un du Bureau des Mines souhaite que l´Agriculture et les ressources du sol soient redynamisés en vue du développement d’Haïti. “Nous avions toutes les études sur le potentiel minier. Il nous faut un débat pour savoir ce que nous allons faire. L’agriculture à elle seule ne peut développer le pays. Il faut adjoindre à celle-ci les ressources minières“, a soutenu Claude Prépetit.
Le Kolektif, de son côté, dénonce l’ingérence étrangère dans les affaires minières à travers l’ONU et la Banque Mondiale. L’exploitation minière cause, selon le KJM, des dégâts graves sur l’environnement et la vie des gens.
Notons que le Bureau des Mines et de l’Énergie comme le Kolektif Jistis Min espèrent la tenue d’un dialogue permanent entre les différents concernés par l’exploitation minière dans le pays.
© Tous droits réservés – Groupe MagHaiti 2019