Grace à des articles récemment parus, le peuple haïtien fait face depuis quelques jours à un ensemble de révélations quant à son histoire ; des révélations qui permettent de voir l’implication de la France et des États-Unis dans le passé d’Haïti. Ces articles du journal américain New York Times révèlent des informations selon lesquelles les États-Unis Unis et la France seraient impliqués dans le coup d’état contre le président Jean-Bertrand Aristide.
Dans un article paru dans le Miami Herald le 24 mai, 2022 James B Foley ambassadeur des États-Unis en Haïti du 27 mai 2003 au 14 août 2005 a fait le point sur la prétendue complicité entre les États-Unis et la France pour renverser le président démocratiquement élu d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide.
Selon cet article, l’affirmation selon laquelle les États-Unis auraient collaboré avec la France pour renverser du pouvoir le président élu d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide, serait faite par d’anciens responsables français et serait fausse.
Monsieur Foley affirme que dans le cadre de ses Fonctions, il avait consulté les homologues internationaux y compris la France pour pouvoir forger un compromis entre les protagonistes politiques de l’époque et empêcher la détérioration de la situation d’alors.
Les négociations portaient principalement sur des reformes dans la manière de gouverner du président Aristide et de l’achèvement de son mandat malgré le fait qu’il employait des présumés criminels pour intimider et terroriser ses adversaires politiques, ce qui constituait une préoccupation pour les États-Unis.
Selon l’ambassadeur : ” C’était en fait un point de friction majeur entre la France et les États-Unis. Il n’est pas rare que j’ai été réprimandé par des responsables français “.
Aux yeux de la France, des partis politiques d’opposition haïtienne et d’une frange de la société civile les États-Unis semblaient vouloir soutenir un dictateur enclin à la violence selon les écrits du Miami Herald.
L’ambassadeur affirme avoir tout mis en œuvre pour parvenir à une résolution de l’impasse politique et sauver le mandat du président Aristide. Par la suite, la priorité a été pour lui d’empêcher la prise du pouvoir par les anarchistes et de sauver la vie du président.
Il pense que le Gouvernement français désirait l’éviction d’Aristide à la tête d’Haïti, la France voulait le départ du président, il spécule même sur les liens de la France avec les rebelles qui ont poussé le président à partir.
Il imagine toutefois les raisons qui poussent les Français à accuser les États-Unis à être Responsable en partie de ce coup d’État parce qu’ils n’étaient pas au courant des efforts fournis pour apaiser les conflits et aussi les circonstances entourant la demande du président Aristide d’être sauvé par les Américains.
L’ambassadeur fait savoir que la France n’était pas au courant des manœuvres des États-Unis. Il déclare : ” ils ne savaient rien des discussions intensives que j’ai eues avec Aristide, à sa demande, dans la nuit avant que nous ne nous mettions d’accord pour envoyer un avion pour le mettre en sécurité”.
M.Foley a aussi indiqué que la France s’était impliquée un peu plus tard lorsque l’avion du président avait quitté l’espace aérien haïtien. Ayant choisi l’afrique du Sud comme terre d’accueil pour son exil le président a été accepté par celui-ci, mais devait attendre quelques semaines.
Le secrétaire d’État américain Colin Powell de l’époque avait dû contacter la France pour trouver un exil temporaire pour M.Aristide dans un des pays d’afrique.
L’ambassadeur estime que si aucune preuve n’a été présentée pour appuyer une telle accusation, c’est parce qu’elles n’existent pas.
Selon l’ambassadeur “ Les archives ne fourniront aucune note de décision américaine ou compte rendu de réunion dans lequel une politique ou un plan est approuvé à tout moment pour s’associer à la France pour renverser Aristide, sans parler d’instructions pour moi de mettre en œuvre un plan aussi important. Je l’aurais confirmé avec insistance si j’en avais eu l’occasion avant la publication en ligne de la série”.
Il va un peu plus loin pour déclarer que presque 20 ans s’est écoulé et il n’y a eu aucun aveu des responsables des États-Unis quant à cette collaboration présumée avec la France pour la chute d’Aristide du pouvoir.
Pour terminer, il explique qu’il :” n’y a jamais eu la moindre fuite à cet effet – qui, si l’allégation était vraie, serait extraordinaire à Washington, DC”.
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