Port-au-Prince, le 9 novembre 2018._ Mercredi, un avion militaire chilien a gratuitement assuré le transport de 184 Haïtiens dans leur pays d’origine, après qu’ils aient signé le registre de retour volontaire du gouvernement du Chili et renoncent à toutes éventuelles tentatives d’y retourner avant 9 années. Arrivées à l’Aéroport Toussaint Louverture, ces personnes ont été accueillies par la Ministre des Affaires Sociales et celle des Haïtiens vivant à l’étranger, qui visiblement, ne maîtrisent pas trop bien le dossier.
La grande majorité des bénéficiaires de ce programme n’arrivait pas à s’intégrer normalement dans cette société. Ceux qui ont accepté de parler à la presse, racontent qu’ils ont vécu l’enfer au Chili.
« Beaucoup d’entre nous n’arrivaient même pas à se nourrir correctement. Il n’y avait pas de travail pour nous, les chiliens nous humiliaient. Il y en aura d’autres après nous », lance l’un de ceux qui reviennent Chili.
La petite délégation gouvernementale était composée de deux ministres et des représentants de l’Office Nationale de Migration (ONM), qu’on n’arrivait pas à voir. Aucun psychologue n’a été sur les lieux pour supporter ces jeunes qui, visiblement, prenaient la situation comme une grande déception.
La Ministre des Affaires Sociales et du Travail Marie Élise Brisson Gélin n’était pas au courant de ce dossier. Elle affirme que les autorités haïtiennes ont reçu la liste des passagers tard dans l’après-midi, et ont dû jouer pieds et mains pour recevoir ces ressortissants. Ce qui prouve que le l’administration Moise/Céant n’était pas vraiment préparé à gérer cette situation gênante. La Ministre Gélin déclare que les revenants qui ont une certaine expérience dans l’agriculture sont chanceux puisque son gouvernement met l’accent sur ce domaine.
Contrairement à son homologue, la Ministre des Haïtiens Vivant à l’étranger Marnatha Irène Ternier, a déclaré que ce retour volontaire a été négocié, programmé entre les gouvernements haïtiens et chiliens. Comme quoi ils avaient le contrôle total de la situation, ce qui est faux!
« C’est le Ministère des Affaires Sociales et l’Office National de la Migration (ONM) qui vont se charger de la prise en charge de ces personnes, afin de les canaliser dans leur secteur d’activités », lance la Ministre Ternier.
A part le remplissage des formulaires de l’immigration, l’Etat Haïtien n’a rien apporté de concret à ces personnes. Des jeunes sont restés tard aux abords de l’aéroport puisqu’ils ne connaissent pas trop bien la capitale, alors que, pour d’autres, aucun membre de la famille n’est venu les accueillir.
Plusieurs organisations socio-politiques sont montées au créneau jeudi dernier pour dénoncer l’irresponsabilité du gouvernement dans ce dossier.
Le pire reste à venir puisque selon des bénéficiaires, beaucoup d’autres Haïtiens dans la République Bolivarienne manifestent le désir de retour chez eux.
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