« J’ai accès aux trottoirs que rarement ce qui fait j’utilise les voies réservées aux voitures. Ceci n’est pas un choix mais une résignation, car les trottoirs sont tous occupés soit par des marchands ou/et des chauffeurs de moto », s’indigne Marly Jules, 28 ans, rencontré sur la route de delmas.
Toutes les minutes et chaque jour, des milliers de personnes se mettent en danger à chaque fois qu’elles laissent leurs maisons pour aller vaquer à leurs occupations quotidiennes.
Les trottoirs qui devraient être le chemin destiné aux piétons – enfants, jeunes et adultes, se voient transformer en des lieux de stationnement pour les voitures, motos, garages et marchés publics.
Les riverains sont continuellement pris en sandwich entre les voitures qui circulent sans respecter les normes de la circulation et les commerçants qui envahissent les trottoirs des principales artères de la rue. Un phénomène qui prend de l’expansion de jour en jour.
En témoigne le nouveau marché qui s’installe à coté de la Société Nationale des Parcs Industriels (SONAPI) sur la route de l’aéroport. Ce, sous le regard impuissant des autorités centrales et locales.
Dans une telle circonstance, une seule option s’impose aux passants : braver les dangers pour essayer d’arriver à destination.
L’inaccessibilité des trottoirs sont aussi la cause de nombreux accidents de voitures, dans lesquels les piétons sont les premiers touchés. C’est le cas de Naïca, 24 ans, étudiante en sciences de la Communication de l’université épiscopale d’Haïti.
« C’était à Gérald bataille, le 16 juin dernier alors que je m’empressais pour aller à la fac et comme le trottoir était truffé de marchandises. J’ai pris le seul chemin restant et c’est alors qu’un chauffeur qui manœuvrait douteusement sa camionnette s’est atterri sur moi. Heureusement, quelqu’un m’a agrippé de justesse. Mais je me suis quand fait frapper au pied gauche », se rappelle-t-elle.
Les égouts à ciel ouvert : un réel danger !
On ne peut compter combien il existe d’égouts à ciel ouvert au niveau de la région de Port-au-Prince. A Carrefour, Nazon, Petion-ville, rue Capois, avenue Christophe entres autres.
Des égouts placés des fois sur les trottoirs ou tout prêt d’eux dans des endroits souvent fréquentés à des heures de pointe et surtout tard dans la nuit.
Ceux-ci représentent un danger majeur pour les riverains surtout en période pluvieuse avec les inondations qui sont récurrentes.
Plusieurs cas de mort ont été déjà recensés dans la capitale et plus d’une dizaine à la ruelle Alerte en août 2018, selon des témoignages récoltés. La plupart de ces victimes ont empruntées les trottoirs et se sont retrouvées dans les égouts.
Ces égouts sont délaissés par les autorités communaux, qui ne veillent pas ou plus à leurs maintenances et de leurs bons usages. Ceux qui favorisent le vol des couvercles par des citoyens qui les revendent. Des personnes qui plus tard pourraient subir les conséquences néfastes de leurs actes.
« Il est nécessaire que les instances concernées jettent un regard et disent quelque chose dans ce désordre qui perdurent depuis trop longtemps. On ne peut pas vivre de la sorte dans un pays où tout concourt à vous frustrer même vos trottoirs », dénonce Rico Paul, agronome.
Eberline Nicolas
Crédit Photos : Georges Harry Rousier
© Tous droits réservés – Groupe MagHaiti 2018