Jean Claude Duvalier devenu président d’Haïti après la mort de son père en 1971, a hérité du régime autoritaire de ce dernier, qu’il a tenu à perdurer. La situation sociopolitique s’est détériorée, donnant alors naissance à des manifestations, des émeutes qui obligent Baby Doc à proclamer l’état de siège en janvier 1986. Pressé par les Etats-Unis et la France, Jean Claude abandonna le pouvoir et part pour l’exil le 7 février 1987. Ce qui a mis fin à Trente années de règne des Duvalier.
Denis Hautin-Guiraut, décrivant ce qui s’est passé dans le pays le 7 février 1986, parle d’une explosion de joie et soulagement. “Jamais, en trois décennies la population n’a eu l’occasion d’une telle exaltation. C’est une véritable explosion d’enthousiasme pendant les premières heures de la journée succédant au scepticisme du début”, a-t-il écrit au numéro du journal Le Monde paru le 9 février 1986.
Le 7 février marque un tournant dans la vie politique en Haïti. Début d’un nouvel ère démocratique, il est devenue le symbole du renouvellement de l’État en Haïti jusqu’à être consacré jour de l’investiture présidentielle par la Constitution de 1987. A ce jour, Haïti a connu que cinq investitures à cette date : Leslie François Manigat en 1988, Jean Bertrand Aristide en 1991 et en 2001, René Garcia Préval en 1996, Jovenel Moïse en 2017.
Ce dernier est aussi décrié comme l’a été Jean Claude Duvalier dans les années 80. Corruption, flambée des prix des produits de première nécessité, insécurité chronique, impunité sont le mots utilisés par certains analistes politiques pour décrire l’ambiance sociopolitique sous la présidence de Jovenel Moïse. Face à lui, l’opposition politique voudrait marquer le 7 février 2019 par le départ du président Moïse qu’elle n’a pas cessé de réclamer depuis belle lurette.
Signalons que trentre-trois ans après 1986, le bilan démocratique est peu réjouissant. Les présidents vont et viennent, ne répondent pas aux aspirations de la population Haïtienne.
Tout comme le pensait, Leslie François Manigat, les Duvalier n’ont pas fait une gestion saine des derniers publics et n’ont pas accéléré la croissance économique malgré les trente années de leur dynastie.
Jovenel Moïse est en face d’un état de fait qui partage des similitudes avec la situation d’avant février 1986. Va-t-il encore faire des promesses ou va-t-il être favorable à la demande de l’opposition pour marquer le 7 février de sa démission. L’avenir nous le dira.
Lindy Michel
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