En Haïti, il y a des rendez-vous qui ne peuvent manquer à l’appel, et le Festival Quatre Chemins s’en est un. Débuté depuis le 20 novembre dernier , la majeure partie des activités qui ont été programmées dans le cadre de la 15ème édition ont dû être modifiées par rapport à la conjoncture politique actuelle. Malgré cela, les passionnés du théâtre, les amants des belles lettres, de la musique ainsi que les fous de la poésie se sont donné rendez-vous soir après soir pour vivre la magie de l’art.
Avec un public fidèle, le Festival Quatre Chemins a fait le bonheur de plus d’un, au cours de sa première semaine. Lectures, danses, slams, conférences sans oublier des pièces telles que : « Reconstruction (s) » de Guy Régis Jr. « Tabataba » de Bernard Marie Kholtès, «J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne» de Jean-Luc Lagarce mise en scène par François Berreur pour ne citer que celles- là, ont fait salle comble. Les amoureux des beaux-arts ont été tous bien servi au Yanvalou, Jaden Sanba, Fokal, DNL. Pour certains comme pour d’autres, cette initiative leur permet de retrouver les premiers moments de leur vie où ils pouvaient se rendre à une salle et regarder tranquillement une pièce de théâtre.
Le Festival Quatre Chemins est, cette manifestation culturelle, qui rassemble des personnes de couches sociales différentes, quel que soit leur d’appartenance. C’est un carrefour de rencontre et d’échange entre artistes de divers horizons et le grand public. À la Direction National du Livre (DNL), les mordus de la poésie ont répondu à l’invitation qui leur avait été lancée. Les résidents Par Quatre Chemins : Eléonore Coyette a présenté « Danser jusqu’à faire saigner le ciel », Dieula Jean Louis une vidéo «Conte » et Eunice Eliazar a fait un récit « Poétique et incarnation ». Le rendu de résidences « Mutations poétiques » de James Saint-Félix, Jean D’Amérique, Léonard Jean Baptiste et Darline Gilles, n’ont laissé personne indifférent.
Peut-on croire que le peuple haïtien à la culture dans leur sang ? Dit-on, une spectatrice. « La poésie, je l’incarne en moi, elle est ma drogue. Faire de la poésie, c’est comme prendre le temps pour recréer la nature » a déclaré une jeune fille rencontrée à la DNL. « J’ai été très satisfaite de tout ce qui a été fait jusqu’à présent » conclut-elle pour finir toute souriante.
Quatre Chemins est devenu un patrimoine en gardant sa place phare dans le milieu artistique et culturel haïtien, et ce, malgré les multiples problèmes rencontrés en chemin. Pour reprendre les propos de l’assistant à la programmation Michaël Formilus, le festival est un porteur de message. «Au-delà d’un espace de plaisir, le Festival Quatre Chemins, est plutôt un lieu de questionnement des problèmes que confronte la société. C’est une tradition, et nous avons une équipe dynamique qui s’engage à la perpétuer. Voilà pourquoi nous tenons toujours à le réaliser en dépit les obstacles rencontrés ».
Pour l’heure, le Festival Quatre Chemins poursuit sa course. Avec son public fidèle, la deuxième semaine, la toute dernière annonce bien des couleurs. Pièces de théâtre, lectures, projections, danses et conférences tous s’y articuleront pour rehausser cet événement de standard international.
Marc Herby Dessources
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