14 novembre, c’est la date retenue par la Fédération Internationale du Diabète (FID) pour la journée mondiale du diabète. Cette maladie coûteuse et débilitante qui représente un danger médico-social aussi bien pour les enfants que les adultes, est l’une des grandes causes de mortalité chez ces derniers.
Connu comme un “taux de sucre” ou “taux de glucose” trop élevé dans le sang, le diabète est aussi défini comme « une hyperglycémie chronique ». Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le diabète survient lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, hormone régulateur de la glycémie, ou que l’organisme n’utilise pas correctement cette substance.
Le nombre de personne frappée par le diabète est en nette augmentation, ces derniers jours, surtout dans les pays en voie de développement comme Haïti, où la situation est devenue alarmante. Selon le rapport de l’Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services (EMUS –VI), le diabète affecte 14% des femmes et 8% des hommes de 35-64 ans en Haïti.
« Ma fille a juste remarqué une petite blessure au niveau de sa jambe en Juin dernier. Malgré les médicaments qui lui ont été prescrits à l’Hôpital, la blessure continue de s’étendre », déclare Stéphanie Noël, accompagnant de sa fille de 28 ans à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti.
Le combat qu’elle mène pour vivre avec la maladie n’est pas facile. Dans un pays où la majorité de la population ne gagne pas deux dollars américains par jour, elle doit dépenser cette somme chaque jour pour acquérir les médicaments et pour payer les frais de consultation.
Selon Dr Joël Jean Marc, interniste, cette maladie peut être provoquée par certains facteurs tels que l’âge, le régime alimentaire, l’obésité, la sédentarité et l’hypercholestérolémie. A cette liste s’ajoutent les facteurs héréditaires et environnementaux.
« Le diabète est une maladie génétique », a-t-il mentionné tout en précisant qu’il en existe plusieurs types. Le type 1 est appelé diabète sucré, il touche les enfants mais il peut survenir à tous les âges, il est dû à une déficience du pancréas qui produit l’insuline, hormone régulateur du taux de sucre dans le sang. Et, le type 2 touche principalement les adultes de plus de 40 ans, il est le plus courant et atteint le plus souvent des personnes en surpoids. Il existe d’autres formes de la maladie telle celui qui apparait durant la grossesse ou d’autres plus rares encore. « La malnutrition peut également être à l’origine du diabète », a-t-il poursuivi.
Les femmes atteintes de diabète ont plus de difficulté à enfanter, selon le médecin Patrick Similien, et si la maladie est mal contrôlée pendant la grossesse, elle peut engendrer des complications chez la mère comme chez le bébé. Environ une naissance sur sept est affectée par le diabète gestationnel, c’est-à-dire diabète développé pendant la grossesse (DMG). « Et beaucoup de femmes atteintes de DMG ne le savent pas et elles développent des complications liées à la grossesse », a précisé le médecin.
« Aggraver les principaux systèmes organiques du corps, provoquer des crises cardiaques, des AVC, des atteintes nerveuses, insuffisances rénales, infarctus (stroke), cécité, amputation des membres inférieurs », telles sont les complications du diabète selon le Dr Similien.
La directrice exécutive de la Fondation Haïtienne de Diabète et de Maladies Cardio-Vasculaires (FHADIMAC), Dr Nancy Charles Larco, a relaté que le diabète est une maladie incurable. Toutefois, elle précise que des dispositions peuvent être prises pour mieux s’en sortir.
Il est recommandé d’avoir une bonne alimentation car 70% des cas de diabète type 2 peuvent être prévenus par rapport à un mode de vie sain. « Il faut manger sainement. Éviter trop de sel et de graisse. Réduire la consommation de sucre. Les boissons sucrées sont les principales ennemies du diabétique », a-t-elle précisé.
« Très souvent, les gens pensent qu’il leur faut beaucoup d’argent pour manger ou qu’ils ne doivent plus consommer les féculents comme le riz. « C’est faux! », Affirme-t-il. Le médecin ajoute que pour un diabétique, les aliments glucidiques doivent être consommés tous les jours et répartis à chaque repas. Le minimum conseillé est de 180 à 200 g. par jour (70 g. aux principaux repas).
Selon lui, un diabétique doit aussi s’adonner à une activité physique comme la marche. « Dommage que de nos jours, les gens ne marchent plus », a-t-il conclut. Il a affirmé qu’une courte marche après le dîner permettrait de réguler la glycémie. Cet exercice d’après-repas serait plus efficace qu’un exercice plus long à tout autre moment de la journée.
Certains internistes haïtiens ont relaté que les meilleurs moyens de le combattre sont la prévention et l’information. Depuis plusieurs années, le monde entier multiplie les conférences et s’accentue sur ces deux volets. Pourtant chez nous, c’est tout le contraire.
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