De nos jours, les plus avisés se sont lassés de faire de la radio ou de la télévision.N’en parlons pas de la presse écrite dont le lectorat déja restreint se réoriente vers les réseaux sociaux comme producteurs d’informations indépendamment de leur fausseté ou de leur véracité. D’autres y trouvent un terrain propice pour jauger ses aprioris ou ses préjugés. Entretemps d’autres choix s’imposent dans le cadre de la solidarité moléculaire(Fortin,1991) ce, dans la promotion de l’individualisme.Que de sophismes pour se faire des opinions.Tout se passe suivant des marges d’interpétaion dictées par des appréhensions subjectives ainsi mêlées d’élans d’émotions, de goûts voire de préjugés. Aussi les réseaux sociaux font-ils de chacun de nous un producteur d’informations. Les gens tendent à contester alors le quatrième pouvoir. Les agents de presse sont menacés d’un vide dans l’auditoire. Les uns ou les autres peuvent bouder des journalistes pour avoir leur alternative à pouvoir satisfaire des désirs en communication.
L’agent de presse en Haïti vient se constituer en substitut du scientifique qui s’est effacé dans une université dépourvue de l’appui nécessaire de l’Etat et de celui du secteur privé.L’opinion tend à être assimilée à l’information.Malgré toutes les objectivités et les fondements à la base de la construction de l’information, elle est concurrencée par l’opinion des uns et des autres en guise de raccourcis.Des exemples peuvent fuser dans tous les sens.On se rappelle “l’affaire du vent”, à savoir le candidat qui a fait allusion à un appareil qui peut contenir les ouragans possédé par le 57è president d’Haïti lors de la campagne électorale 2015-2016 qui s’est coincidée avec le passage de l’ouragan dévastateur Matthew. C’est la rime d’un monde merveilleux et les faussetés ancrés dans un imaginaire collectif aiguisé au prix de la manipulation.Le contexte de réception, soit des préalables d’un auditoire à l’acte de l’argumentation. Cest aussi inhérent aux logiques de fonctionnement des mass médias.La culture de masse émergée dans la presse, d’ après Ander-Egg (1984), est souvent une courroie pour détourner la promotion de la culture authentique.
Il y a une tendance au décalage entre ce que l’on pense et ce que l’on dit.La caractérisation d’un public spécifique est cruciale pour diriger ses argumentations.A défaut d’une telle démarche, une grande frange de l’auditoire se révolte et une partie s’accomode avec un poids numérique important .Les préalables auxquels on a déja fait état puissent se caricaturer par des menus simplistes.Le problème de la laïcité est posé dans toutes ses dimensions au lieu d’assimiler des écarts à la propagande démesurée dans le politique, l’économique ou l’idéologico-religieux.Les marges d’interprétation, de distorsions de l’information ou de la manipulation sont trop considérables et font corps à la séduction de l’auditoire.Il y a lieu de spécifier des aspects essentiels d’une opinion et les offrir au public de telle sorte qu’elle soit acceptable. L’aliénation bat son plein et profite des préalables du public pour apprécier. Ce qui fait référence à l’argumentation (Breton, 1996). Le cas qu’un boeuf ait une dent en or et assimilé à la transformation d’un homme ou d’une femme en une autre espèce d’animal est révélateur comme énigme. Dans ce tour,on tente d’expliquer des élans des uns ou des autres dans leur relation à la presse: hostilité, passivité, indifférence, acharnement,fanatisme, tolérance ou révolte.Point besoin de renverser totalement la situation néanmoins le malaise existant.Chacun a réagi à sa façon: par la suspicion, la dénonciation, la calomnie, la délation,le panagérique, la poursuite judiciaire. La liste est longue!
Le contentieux devient houleux.C’est la débâcle dans le milieu de communication. Car il y en a ceux qui font prévaloir des arguments liés à l’expertise et à l’éthique.Il est un fait que la conquête de la liberté de la presse est le fruit de luttes sociales et politiques incessantes; elle doit être préservée, dans le cadre de l’éthique de communication.En effet, “l’éthique c’est le contraire de la soumission et de la révolte, c’est le courage de la confrontation en vue de la transformation”selon jean Bédard rapporté par Henri Lamoureux et autres (1996).Aussi, de nos jours, met-on à la disposition des individus et des groupes de plus en plus de ressources informationnelles avec lesquelles ils pourront se définir et construire leurs espaces de vie (Mesado,1994:18).
Hancy PIERRE