Le Sénateur Youri Latortue, dans une correspondance adressée au président de la Commission Justice et Sécurité du Sénat de la République en date du 13 Novembre 2019 se montre très inquiet par rapport au retour dans le pays d’un nouveau groupe de « mercenaires étrangers » qui seraient là pour assurer la protection du président de la République qui ne fait plus confiance à la Police Nationale.
En effet, le Président de la Commission Ethique et Anti-corruption du Sénat de la République, préoccupé par le contexte sociopolitique volatil actuel et les nombreuses pertes quotidiennes en vies humaines attire l’attention sur l’urgente nécessité pour la Commission Justice de diligenter une enquête sur le bien-fondé du retour de ces mercenaires sur le territoire national à un moment où la population reste coincée chez elle, abandonnant ses activités quotidiennes et faisant face à l’insécurité.
« L’analyse des faits est d’autant plus troublante, qu’il s’agit de mercenaires étrangers émanant de la même structure que celle à laquelle étaient rattachés les sept (7) mercenaires étrangers , arrêtés le 17 février dernier, à Port-au-Prince, avec des fusils d’assaut illégaux dans des véhicules sans plaque ; pour être rapidement relaxés, sans aucun suivi judiciaire sur les faits reprochés », a affirmé l’élu de l’Artibonite, arguant du même coup que la firme ACADEMI, anciennement BLACKWATERS est la même à laquelle les anciens mercenaires du dossier BRH –arrêtés et libérés en février dernier- ont été rattachés.
Parallèlement, cette firme, connue pour ses divers infractions et actes de violence perpétrés contre la population civile irakienne, selon le sénateur Youri Latortue, a été impliquée dans le scandale du massacre de la NISOUR en 2007 et condamnée par la justice américaine.
« ACADEMI est en Haïti sous le label “entrainement et formation”. En réalité, les mercenaires étrangers qu’elle a recruté sont rattachés à la protection du Président de la République qui ne fait plus confiance à la Police Nationale, à l’USP et à l’USGPN», a ajouté le Sénateur élu sous la bannière du Parti Ayiti An Aksyon (AAA) qui demeure très sceptique par rapport à la présence de ces étrangers sur le territoire haitien.
Se penchant sur l’opacité de ce contrat de service réalisé en dehors de l’approbation de la Cour des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA), le président de la commission Ethique et Anti-Corruption du Sénat estime d’ailleurs qu’il s’agit d’un accord fait en violation de la Constitution et dit toutefois se mettre à la disposition de la Commission Justice et sécurité pour les suites de l’enquête.
Jackson Mérinor
© Tous droits réservés – Groupe MagHaiti 2019