Chanteur exceptionnel, talentueux compositeur, il est clair que Jean Jean Roosevelt se veut être un conseillé pour les jeunes en Haïti. Il y a trois jours, l’artiste a dévoilé une chanson intitulée “Jenerasyon 2000” à travers laquelle il encourage les jeunes à donner le meilleur d’eux-mêmes afin de réaliser leurs objectifs. Seulement, les jeunes ne mordent pas à l’hameçon. Sur YouTube, la vidéo n’a été visionnée que 40 000 mille fois en 3 jours.
La jeunesse haïtienne se trouve aujourd’hui entre le marteau de la dépravation sociale et l’enclume du “je m’en fous”. Pour comprendre cette expression bien corsée, il suffit de regarder les choix qui s’offrent aux jeunes en Haïti, et les tendances qu’ils décident de valoriser. Certaines personnes diraient que c’est une honte pour Haïti, d’autres y verraient la preuve probante que le pays est sur le chemin de l’immoralité. Bref ! Les deux cas n’arrangent pas les choses.
Avec “Jenerasyon 2000”, on aurait dit que les jeunes avaient enfin trouvé leur hymne. On aurait cru que cette chanson allait faire la une des réseaux sociaux parce qu’elle défend des garçons et des filles marginalisées par une société de plus en plus sexiste où l’immoralité est la règle et la moralité l’exception. Petit hic : les jeunes semblent couper court à toute pratique tendant à les valoriser eux-mêmes.
“Jenerasyon 2000 avni peyi a nan men nou, Jenerasyon 2000 edikasyon ak sante timoun yo nan men nou, Jenerasyon 2000 pa kite yo devye nou”, tel est le doux refrain chanté par Jean Jean Roosevelt.
Depuis plusieurs semaines, la question des “timoun 2000” défraie la chronique. Certains Haïtiens semblent trouvés un nouvel hobby : dénigrer les jeunes par n’importe quel moyen. “Les chosifier”, dirait Jean Jean Roosevelt. Sur Internet, des pages ont été créées pour accélérer le processus de dénigrement. Pas étonnant de voir que les administrateurs de ces pages sont des jeunes de la génération dite 2000.
Pour mettre fin à cette mauvaise pratique, Jean Jean Roosevelt a proposé l’éducation dans une chanson intitulée “Jenerasyon 2000″. Malheureusement, les réactions laissent à désirer. Seulement 40 000 visionnements sur YouTube. Piètre recette pour une musique qui défend des jeunes dans un pays où 54 pourcent de la population est âgée de moins de 25 ans (UNICEF/2019).
Pauvreté, chômage, déscolarisation des enfants, on peut dire que le malheur d’Haïti n’est pas prêt de prendre fin, car un pays qui fonctionne sur fond d’immoralité ne peut rien espérer de sa jeunesse. Chez nous, l’utile est mis KO par le futile. Mais comme le dit si bien Jean Jean Roosevelt :”Reyalite a, ou pa ka met filtè sou lekòl”.
Marckenley Elie
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