Son départ est prévu pour la fin du mois. Représentante du Bureau Intégré des Nations-Unies (BINUH) en Haïti de 2019 à 2023, Helen La Lime est très décriée par la population haïtienne. Depuis sa nomination à la tête du BINUH, la situation du pays va de mal en pis.
Selon la charte du conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), le BINUH a pour but de contribuer à la stabilité et à la bonne gouvernance. Il doit aider à lutter contre la violence des gangs, en soutenant la police nationale d’Haïti, et doit également aider dans la réforme de la justice haïtienne et de l’État de droit.
Durant les 4 années de gouvernance de l’Américaine Helen La Lime, Haïti a régressé, et ce, à tous les niveaux. En 2019, un bilan du BINUH a fait état de 567 cas de violations des droits de l’homme. En 2020, suite à l’intensification des manifestations contre le gouvernement de Jovenel Moïse, on a assisté à la formation de la coalition de gangs G9 “an fanmi e alye”.
Cette alliance entre plusieurs gangs de la capitale d’Haïti, n’était pas la pire chose qui pouvait arriver à Haïti, si l’on croit un rapport soumis au secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres le 25 septembre 2020. Helen La Lime a fait savoir que “le renforcement du contrôle du G9 sur certaines parties de l’agglomération semble avoir eu une incidence sur les grandes tendances de la criminalité au cours de la période à l’examen”.
En tant qu’institution internationale chargée de rétablir la paix dans le pays, c’est tout le contraire qui se produit depuis qu’Helen La Lime est en Haïti. Tout ceci se distingue avec la montée en puissance des gangs qui sont derrière de nombreux cas de kidnapping, de violences sexuelles, l’assassinat de trois principales figures importantes du pays, comme Me Monferrier Dorval (28 août 2020), l’ex président de la République, Jovenel Moïse, (7 juillet 2021), Erick Jean-Baptiste (28 octobre 2022).
Sur ce point, il ne faut pas oublier les différents massacres subis par la population haïtienne. Les derniers en date font référence à la mort du journaliste Diego Charles et de la militante Antoinette Duclaire tués parmi 15 victimes le 29 juin 2021, à Delmas 32. Sans oublier le massacre à Sources Matelas (commune Cabaret) dans lequel plus de 12 personnes ont été abattues.
Par ailleurs, en ce qui a trait avec l’organisation des élections, cette affaire est au point mort depuis celles organisées par le président par intérim, Jocelerme Privert en 2016. Il faut aussi noter que la non-organisation des élections en Haïti a provoqué la dissolution du parlement. Depuis le 9 janvier 2023, il ne reste plus aucun élu dans le pays. Les dix derniers élus de la République ont laissé le champs libre au Premier ministre Ariel Henry.
En ce qui concerne le support que le BINUH devrait apporter à la PNH, les quelques 95 présumés gangs ont eu raison d’eux, selon les chiffres du Human Rights Watch. En 2019, 42 policiers ont été tués, 31 postes de police ont été vandalisés, 8 d’entre eux ont été incendiés.
Selon le SYNAPOHA, près de 54 policiers ont été tués en 2022. Déjà 18 autres ont été abattus en janvier 2023. Cependant, malgré l’opération “Tornade 1” lancé par le directeur général de la police nationale d’Haïti, Frantz Elbé, les présumés bandits imposent leurs lois un peu partout sur le territoire national.
Pour le mois de février 2023, l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti-OCNH a recensé 55 morts par balles ou à l’arme blanche à travers tout le pays dont deux soldats des Forces Armées d’Haïti (FAd’H) et deux agents de la Police National d’Haïti.
Pourtant, ce sombre tableau d’Helen La Lime, n’a provoqué aucune prise de conscience du côté du conseil de sécurité de l’ONU. Ce qui ne leur a pas non plus empêché de nommer une nouvelle cheffe, María Isabel Salvador, qui prendra bientôt les rênes du Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti.
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