La 26e édition de la rencontre musicale annuelle «Haitian Compas Festival» réunit, cette année encore, une pléiade d’artistes et de groupes musicaux du 16 au 20 mai 2024 au Bayfront park à Miami.
Il est important de souligner que le 18 mai dernier a été marqué par cet événement phare qui rassemble tous les Haïtiens friands de la musique locale. Les groupes musicaux tels que Kaï, Nu-Look, Klass, Ekip, Mood, Djapot, T-Vice, Zafem, Mizik-Mizik, Team Lòbèy et des artistes de renom comme Oswald, Andy Beats, Dj Bullet, Dj Nicky Mixx, DJ Heavy, Dj Lens, Dj Super Duke, Belo, Rutshelle, Tonymix, King Street et Jee-jee ont offert des performances époustouflantes.
Cependant, cette 26e édition du «Haitian compas Festival» ne respecte pas le thème traditionnel des éditions précédentes. Selon nos observations, Cette tradition grandiose visant à célébrer le jour du drapeau à travers la musique locale s’est déroulée sans mettre l’accent sur la culture haïtienne comme point central de l’évènement.
Aucune représentation du Bicolore Haïtien n’a été faite sur scène pour honorer le jour du drapeau. Aucun indice symbolique de la culture n’a retenu l’attention du public excepté quelques haïtiens arborant un mouchoir ou un habit représentant le drapeau Haïtien.
Du côté des artistes, rares sont ceux qui ont rehaussé la culture haïtienne dans leurs performances et leurs tenues de scène. En somme, leurs shows n’ont eu aucun rapport avec l’identité haïtienne. On pourrait même confondre certains artistes sur la scène du Bayfront Park avec des artistes africains ou afro-américains puisque rien ne les identifiaient comme étant des artistes haïtiens.
Pour preuve, les titres tels que : « All on me» de Rutshelle Guillaume, «E kounya» ainsi que «Eseye grandi» de King Street, sans omettre le fameux carnaval « Elikoptè» chanté par le groupe T-Vice, n’ont aucun rapport avec la célébration du drapeau haïtien. Cet échec s’est soldé par les shows désappointés de ces artistes qui ont rompu tout contact avec leur racine.
De nombreuses personnes du public portaient des maillots jaunes et noir du sponsor CAM transfert et agitaient simultanément des bannières publicitaires de CAM, à la place des mouchoirs avec les couleurs du drapeau haïtien. À en croire que les traditions ne sont plus commémorées comme avant, nous perdons petit à petit notre identité.
Par contre, malgré les constats négatifs de cette journée, certains artistes comme Jee-Jee et Bélo ont porté les couleurs du drapeau lors de leurs performances. L’artiste Jee-Jee a interprété quelques musiques racines en l’occurrence «Papa Gede bèl Gason», un titre très connu. Bélo a ébloui le publique avec son morceau ayant pour titre «kote moun yo». D’autres artistes ont tenté de mettre la culture en priorité comme Bgarmel qui a interprété une strophe de la «Dessalinienne», mais ce n’était visiblement pas l’objectif de cette 26e édition.
Crédit photo: Haitian Compas Festival
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