Florwing Ogé est une jeune femme talentueuse, une artiste qui met sa voix chaude au service de la musique traditionnelle Haïtienne depuis déjà plusieurs années. Elle a plusieurs cordes à son arc en tant qu’artiste. Elle est à la fois chanteuse, compositrice, écrivaine, artiste peintre et styliste.
Ses débuts dans la musique remontent à l’âge de 10 ans, avec son intégration dans le groupe KIWO de Saint-Antoine. La jeune artiste de 28 ans a déjà diffusé plus de 6 musiques sur sa chaine YouTube qui a pour nom “Florwing Oshun”.
«J’ai essayé plusieurs styles, mais je n’étais pas du tout à mon aise. J’ai intégré l’industrie musicale tout simplement par amour pour la musique. Je chante presque tous les styles musicaux. En revanche, je me spécialise dans la musique traditionnelle Haïtienne. Ce n’est pas le rythme Racine, car je chante les musiques dans les styles qui me conviennent. Je l’ai fait de cette manière, parce que je me retrouve là-dedans et que je me sens très bien dans ma peau», a expliqué la chanteuse.
Florwing Ogé ajoute qu’elle est dans l’impossibilité de dire exactement où elle puise son inspiration, tant pour ses textes que pour ses mélodies. Parmi ses multiples chansons, on retrouve : Pouki, Palmanan, Legba.
Pouki, une musique qui prêche l’union
Pouki est une musique vidéoclipée sortie il y a 4 ans de cela. Dans cette musique, l’artiste aborde des thèmes comme l’union, le Vaudou, la Culture. Pouki est une musique co-écrite par Jean Jean Rosevelt et l’artiste Florwing.
«Ce jour-là, je me souviens très bien comment on a passé une nuit entière pour chercher des phrases adéquates. Cette musique était écrite en 2017, dans le cadre des 10 ans de carrière de Jean Jean Rosevelt. À cette époque, je faisais partie des 10 talents qu’il avait choisis pour la réalisation de son album», mentionne-t-elle.
«Nou se pitit Boukman, pitit bwa kayiman, nou eritye konplo nou eritye linyon, vodou se marchons unies se l’union fait la force eske se sa ki fe yo pa vle sa. Pouki yo vle kraze vodou, pouki yo vle kraze kilti nou, vodou pa dako enjestis, nou pa dako divizyon», un extrait de Pouki.
Palmannan
Palmannan est une compilation de plusieurs musiques traditionnelles. Cette musique traîne derrière elle une histoire. Selon Florwing, palmannan était réalisée dans le but d’annoncer une pause dans sa carrière musicale au cours de l’année 2020. La musique titrée ‘’palmanna‘’ est sortie il y a 2 ans.
Legba, la musique favorite de Florwing
La musique Legba est sortie il y a déjà environ 6 ans. Elle est une musique traditionnelle qui parle de la culture et des traditions de la communauté haïtienne, elle parle également du vaudou. Notons que Legba est l’un des dieux vénérés dans la religion vaudouesque. Il est considéré par certains comme étant le plus important des loas et également le médiateur et l’interprète des autres loas.
«Legba est écrit par un écrivain et tambourin qui s’appelle Fen JOSIL, mais j’ai pu mettre mes petites touches de correction là-dedans.» Legba parle des loas(lwa) de notre culture qui sont responsables (LENNTO) chaque être vivant sur terre.
«Si Legba pa louvri chimen baw ou pap jwenn pasaj e jan tèks la dil, li pa nan moun pa. Pandan l pa nan moun pa li pa bezwen sekretè pou nonw sou lis», explique Florwing.
Parmi ses musiques déjà produites, Florwing avoue que le son Legba reste sa musique favorite. «Legba est ma préférée parce que je sens une certaine connexion dans un sens. Avant tout, c’est ma première musique traditionnelle et j’y ai mis toute mon âme, je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai tout donné dans la réalisation de Legba .»
En plus de la musique, Florwing fait des études. Elle est à la fois styliste, compositrice, artiste peintre, écrivaine. D’ailleurs, elle compte sortir en janvier 2023, son deuxième livre intitulé ‘’ZILA’’.
En 2016, elle a sorti son premier ouvrage baptisé «Avoir un rêve». Cet ouvrage de 60 pages lui a permis de participer à LIVRE en FOLIE, l’un des plus grands événements littéraires en Haïti.
Vodouvi assumée, Florwing nous confie que les 1er et 2 novembre ont une grande importance pour elle. «En tant que Vodouvi 1er et 2 novembre sont considérés comme premier janvier pour moi.»
En ce qui concerne les personnes qui rejettent la pratique vaudou, Florwing dit que c’est tout simplement par manque d’éducation, car la majorité d’entre-elles sont élevées dans des familles pouvant considérer comme étant ‘’hypocrite‘’, elles renient sans cesse leur pratique, chose qui les pousse à rester dans des clichés imposés par les temps anciens.
«Je peux dire que tout le monde a le droit d’avoir sa propre croyance et sa priorité d’apprentissage. En ce sens, je peux dire que je ne suis ni bien ni mal placé pour les juger. Je souhaite aux gens qui assument de pratiquer le Vaudou devant tout le monde beaucoup de courage, car il faut être courageux surtout dans un pays comme Haïti qui a un long passé avec le vaudou et que le ministère de la Culture rejette systématiquement et ne le valorise guère. Je leur conseille de tenir bon.»
«Map di yo gade dwat devan, pa fè abi ak sila ki pa konnen yo ou ki pa asime yo, poum fini map di yo pa itilize inosans pèsonn pou yo abize konfyans yo oubyen pa foure yo nan plis twou, yo wè nou mal ase.» Tel est le conseil de l’artiste Florwing.
Bethaida Bernadel
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