Indéniablement, la société haïtienne est malade jusqu’aux os. La presse, rempart de la démocratie ou, d’une manière générale, de la liberté d’expression n’en sort pas exempte. Elle fait partie des principaux maux rongeant la société. Cette presse qui devrait dénoncer la corruption est corrompue. Elle dénonce la médiocrité tandis qu’elle est elle-même composée d’hommes et de femmes médiocres. La presse à l’image d’une société sans conservation de valeurs verse dans la trivialité. Elle traite un flux d’informations à longueur de journée. Ceci soit peu utiles ou soit carrément sans importance. Quelle est la véritable mission de la presse que nous avons aujourd’hui? Elle est une presse acquise et vendue. Aujourd’hui, les lignes éditoriales de nos médias ne sont pas voilés. Elles changent au gré des intérêts. L’auditoire, l’audience et le lectorat des médias haïtiens souffrent de nos jours de cette presse mise aux mains de politiques et de groupes de la classe des affaires.
S’il faut que nous redressions la barre, amis et confrères de la presse, il en est temps. Le temps que les salles de nouvelles, les rédactions et les piges passent du sensationnel à l’utile. Le souhait d’un journalisme axé sur la remise en question des politiques qui ne tiennent compte des gens des milieux ruraux en privation de tout. La presse a un rôle à jouer dans les faits discrimatoires visant le genre. Dans la surpopulation carcérale qui est un signe palpable baffouant les droits de la personne, la presse en est coupable.
Dans l’état actuel de la situation, une presse vigilante et capable de nous relever du bas niveau. Le combat pour la liberté de la presse n’est pas acquise. Il faut en continuer. Cependant, la presse haïtienne souffre de la qualité et de l’utile. Ainsi, la liberté de la presse importera bien des choses à notre société. À un moment où l’on mise sur un démantelement de gangs, les confrères de la presse doivent aussi ôter de leurs seins les resquilleurs qui arrivent dans la presse par des moyens détournés.
Les patrons de médias qui tirent d’affaires des groupes économiques mafieux et de moralité douteuse.
Une autre presse haïtienne s’impose. C’est le moment d’adopter ce virage. Après l’effort consenti par les ainés pour la liberté dans les années 80, le professionnalisme et l’éthique dans le sens d’une presse sont considérés comme le Leitmotiv d’aujourhui.
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