Un journalisme de bas niveau et un journalisme de qualité sont en vogue en Haïti selon le jeune journaliste Milo Milfort
L’émission radiophonique hebdomadaire Top Haïti, diffusée sur les ondes de la Radio D’S FM tous les samedis matins 8h-10h, a accueilli le 4 mai dernier, deux professionnels de la presse qui ont mis en débat le fonctionnement de la presse haïtienne aujourd’hui. En effet, Jeffrey Clark Lochard, Responsable de Communication de l’Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture (UNESCO) et Milo Milfort, Responsable de la rédaction du site journalistique d’enquête Enquet’Action se sont prononcés sur l’état de la presse et des médias haïtiens en marge de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse.
Le journaliste Milo Milfort croit que la liberté de la presse en Haïti est tout un combat. Il a mis une banalise car il pense que dans le cas d’Haïti le droit de savoir et la liberté d’informer ne sont pas garantis.
Un journalisme de bas niveau et un journalisme de qualité sont en vogue et survivent actuellement : “À force d’habituer le public à des choses banales, le niveau de journalisme baisse”, a soutenu Milfort.
Selon le confrère, les journalistes haïtiens ont, pour la plupart, une vision erronée de la liberté de la presse. “Liberté de la presse n’est pas à confondre au libertinage“, précise le patron d’Enquet’Action.
Un phénomène de massification de la presse est observé sans véritablement aider dans l’augmentation de la qualité du travail, a-t-il continué.
Par ailleurs, il a critiqué vertement les patrons de médias qui ne veulent pas rémunérer les journalistes à un salaire adéquat. Ce salaire de bas niveau, selon Milfort, expose les journalistes à des pratiques de corruption.
Le jeune et talentueux journaliste a aussi visé la formation pour les journalistes qui ne répond, jusqu’à maintenant, à aucun curriculum sérieux. Des gens mal formés, selon le journaliste Milfort, provenant des écoles bidons ne peuvent faire un journalisme mieux dans le pays.
Le Responsable de Communication pour l’UNESCO en Haïti a, comme beaucoup d’autres observateurs, fait le constat d’une délégitimation du journalisme dans le contexte actuel marqué par l’évolution du numérique. “Au niveau de l’UNESCO nous soutenons globalement la liberté d’expression“, a affirmé Jeffrey Clark Lochard.
L’UNESCO, de concert avec les médias haïtiens œuvre à l’adoption, pour les journalistes haïtiens, d’un code d’éthiques et de déontologies. Contenant 22 articles traitant des termes liés au professionnalisme, à la rigueur et au sens critique et aux devoirs des journalistes, ce code a été un projet recueillant la signature de nombreuses associations de médias et journalistes. “L’UNESCO est pour l’autorégulation“, a déclaré Lochard.
Une feuille de route devrait être bientôt publiée dans un document “les actes de Boutiliers“, qui retracera les divers propos soutenus par les associations de médias et journalistes par rapport à la thématique de la journée mondiale de la liberté de la presse.
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