Cette semaine, alors que l’insécurité bat son plein en Haïti, nos compatriotes qui fuient la violence des bandes armées et des politiciens font face à toutes sortes d’humiliations et de préjugés en République Dominicaine. Des jeunes compétents, bourrés de talent, vivent en captivité par peur d’être appréhendés par les agents d’immigration. Les rares haïtiens qui arrivent à affermer un appartement au prix fort, ne font que contempler les quatre (4) coins de la maison puisque tout comme dans leur pays, il n’y a pas de moyen de sortir pour se procurer un peu de loisir.
Les Dominicains nous voient mal, ils pensent que les haïtiens sont majoritairement des gens mal entretenus qui ne connaissent pas le goût du luxe. À chaque fois que nos voisins rencontrent une belle jeune femme haïtienne, ils ont du mal à accepter qu’elle soit vraiment haïtienne. En plus de ces préjugés, des jeunes (filles et garçons haïtiens) se livrent à la prostitution pour répondre à leurs besoins. Il faut manger, payer le loyer et les autres factures tous les mois « Si vous n’avez pas un bon support de la diaspora, restez en Haïti », écrivent des jeunes sur les réseaux sociaux ».
Mais le plus grand problème, c’est que les cerveaux d’Haïti migrent vers la République Dominicaine, tandis que des bandits armés, des voleurs et des criminels « Made in Haiti » font aussi la traversée de l’autre côté de la frontière. Presque chaque semaine, l’armée dominicaine intercepte des bandits de grand chemin sur leur territoire, qui sont expulsés en Haïti pour être relâchés quelques jours après. Il y a d’autres voleurs haïtiens qui se basent dans les supermarchés pour escroquer d’autres haïtiens par des sortilèges.
Les Dominicains nous accusent d’être des colocataires bruyants, qui n’arrivent même pas à s’entendre avec leur propre sang. Ils n’ont pas complètement tort. Beaucoup d’haïtiens refusent de résider dans des quartiers où habitent d’autres haïtiens. Des studios qui sont conçus pour 2 personnes, peuvent contenir jusqu’à 5 à 8 haïtiens en même temps et font du tapage nocturne. C’est la honte.
Les dominicains haïssent aussi notre communauté parce que nous n’arrivons pas à vivre en harmonie dans leurs quartiers. Chaque jour, un nouveau scandale éclate sur les réseaux sociaux, cette fille-là se bat avec sa meilleure amie parce qu’elle l’accuse de vouloir voler son petit ami qui vit dans un grand pays. « Je ne laisserai personne retirer mon pain à la bouche, sauf si les sorts magiques n’existent pas », lance une jeune fille sur Tik Tok dans une vidéo dans laquelle elle capture la scène d’expulsion de sa bestie qui est enceinte pour son copain qui vit dans la diaspora.
Maintenant, il est presque impossible pour un haïtien de louer un club pour organiser un événement culturel. Nos compatriotes n’arrêtent pas de se disputer dans les fêtes et font des vacarmes qui attirent la police et l’immigration dominicaine. On se souvient encore de cette bagarre entre les artistes Damarco ex chanteur de Barikad Crew et Topson l’année dernière. Cette semaine, c’est Shabba du groupe Ekip, son ex-femme et Jeff, l’amant de l’ex femme de Shabba, qui salissent encore plus la réputation des haïtiens après une dispute violente à Pearl Beach Club pour une histoire de provocation et de jalousie. Résultat, la deuxième journée du Take Ova Fest a été annulée par les responsables du club, les organisateurs ont perdu leur investissement, le chanteur Shabba a été sauvagement attaqué par son rival, qui lui à son tour est en prison pour une durée qui n’a pas encore été définie. La presse haïtienne se déchaîne dans cette histoire stupide, les internautes ne parlent que de cette affaire comme si Haïti n’avait pas de problème en ce moment. Mais en réalité, nous exportons nos mauvaises habitudes en République Dominicaine et nous donnons raison à nos voisins.
L’industrie Musicale Haïtienne (HMI) fonctionne comme un fabricant de buzz et d’histoire stupide pour maintenir le peuple occupé, pour donner le temps aux politiciens corrompus de piller les caisses de l’État pour financer les gangs armés en attendant les élections truquées. En résumé, les artistes et les influenceurs sont aussi responsables de nos malheurs.
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