Depuis le 9 juin, la mobilisation Anti-Moïse a pris une tournure inquiétante. Des violences sont enregistrées dans les manifestations intempestives réalisées par des organisations de bases proches de l’opposition et des Petrochallengers dans des villes de province et dans la capitale. Cette situation troublante nous emmène légitimement à poser cette question fondamentale: Qui gouverne le pays? Qui croit avoir autorité sur quelle partie du territoire ou de l’Administration Publique paralysée par ces mouvements de protestations? En guise d’apporter des réponses à ces questions, le pouvoir en place ayant à sa tête le désormais très contesté Chef de l’État, Jovenel Moïse cherche à trouver les stratégies qui s’imposent pour passer l’impasse.
Comme le soldat Ryan, Jovenel Moïse n’a-t-il pas droit à se sauver? Ainsi, durant la semaine du 15 au 22 juin 2019, plusieurs pions ont été déplacés par l’équipe en place jusqu’ici au Palais National. Agir sur les ennuis et les tâches accolées au premier mandataire de la nation telle a été la mission confiée, selon ce que l’on comprend, aux chargés de tuer le feu dévorant placé sur le pouvoir en ce début de juin. À tort ou à raison, trois (3) faits de la semaine écoulée semblent avoir été concoctés en vue de faire essouffler le Palais National.
Dans un premier temps, une déclaration du Chef du parti de l’ancien Président Manigat, Eric Jean-Baptiste a dénoncé un projet de l’opposition d’amnistier les dilapidateurs des fonds PetroCaribe. L’annonce a été faite à Monsieur Jean-Baptiste lors d’une rencontre avec des membres de l’opposition en conclave pour trouver une proposition consensuelle à offrir comme alternative au départ éventuel de Jovenel Moïse. Cette déclaration a flambé les médias et la toile. Sur ce fait, dirions-nous que l’indiscrétion d’Eric Jean-Baptiste plait-t-il à l’opposition ou au pouvoir? Les partisans de Jovenel Moïse en ont servi pour discréditer l’opposition comme une passe décisive de deux co-équipiers dans une partie de foot. En pareil cas, le mieux serait qu’Eric Jean-Baptiste se taise et attende le moment opportun de lâcher ce petit mot qui contextuellement ne vise qu’à affaiblir tous ceux engagés dans la cause de la reddition des comptes sur les fonds PetroCaribe dilapidés dans le pays.
La mission d’une délégation de dignitaires de l’Organisation des États Américains (OEA) le 19 juin 2019 a été également au cœur de l’actualité. D’une invitation du chancelier haïtien, en moins de 5 jours, l’OEA a donné suite à la demande d’envoyer une mission exploratoire sur la crise haïtienne. Laquelle mission ne concernait pas l’OEA en tant que telle selon Luis Amalgro, son Secrétaire Général et n’avait pas été mandatée par le Conseil Permanent comme cela s’est effectué dans la pratique. Entre les irrégularités de la mission, son rapport sans l’emploi d’aucun langage diplomatique rapporté dans le journal Floridien Miami Herald et le désenchantement des haïtiens à l’égard de l’Organisation hémisphérique, ces dignitaires de la délégation n’ont pas fait mouche.
En dernier lieu, cette semaine a vu la publication du rapport de la Mission des Nations Unies pour la Justice en Haïti (MINUJUSTH) sur le massacre de la Saline. À la vérité, il n’incombe pas aux autorités haïtiennes de décider de la publication ou non d’un rapport de l’instance onusienne. Toutefois, le régime en place aurait pu affaiblir l’effet d’un rapport salissant comme tel sur la nation. Le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) devrait au moins enquêter et fixer les responsabilités. Une note négative pour les dirigeants qui auraient pu négocier les impacts de celui-ci.
En clair, tous les coups permis au régime de Jovenel Moïse durant la huitaine passée n’ont pas donné les résultats escomptés. Les uns et les autres se renforcent dans leur radicalisation. L’équipe du pouvoir ne sort pas des eaux boueuses et tumultueuses de la chute après le rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) faisant montre des responsabilités du citoyen Jovenel Moïse en tant que patron d’Agritrans S.A dans la dilapidation des fonds PetroCaribe.
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